La ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, a déclaré, hier, au forum d'El Moudjahid, que le rôle de son secteur n'est pas de construire des infrastructures mais de préparer le terrain pour faciliter aux investisseurs la réalisation de leurs projets. En d'autres termes, viabiliser les fonciers touristiques et introduire des facilités, bancaires notamment, pour encourager les investisseurs à se lancer dans ce créneau. « Le tourisme se construit essentiellement sur le secteur privé. Notre rôle est de lui faciliter la tâche. Et pour cela, nous viabilisons les terrains destinés aux projets touristiques, avec l'introduction de l'électricité, de l'eau,... », explique-t-elle. Quinze terrains ont été ainsi défrichés dernièrement, sur le territoire national. Le secteur a commencé par les terrains qui n'ont pas été fractionnés par des tissus urbains. Ceux qui sont envahis par des habitations seront étudiés au fur et à mesure et la ministre affirme formellement que les terres agricoles ne seront pas touchées. Depuis 2011, 847 projets touristiques ont été validés dont 394 sont en cours de réalisation et qui devraient fournir plus de 54.000 lits et 25.000 postes d'emploi. « Une trentaine d'hôtels seront livrés d'ici la fin de cette année. La capitale compte 150 projets dont 42 sont en cours de réalisation », fait-elle savoir, soulignant que, depuis l'adoption du SDAT (Schéma directeur de l'aménagement touristique), le nombre d'emplois a doublé dans le secteur. Elle a précisé à ce sujet que le tourisme emploie un million de personnes dont 700.000 artisans. La ministre a insisté également sur le créneau de la formation, dont les capacités seront multipliées d'ici à 2020. Elle a rappelé par la même occasion les mesures décidées lors de la réunion des 5+5 dans le tourisme qui s'est déroulée récemment au Portugal pour renforcer la formation, celle des guides notamment et l'introduction du module d'Histoire afin que les étudiants maîtrisent le patrimoine culturel du bassin méditerranéen. « Nous avons exigé des instituts du tourisme d'introduire aussi un module sur le bon accueil », souligne-t-elle. La ministre n'a pas pu donner les statistiques relatives au nombre des touristes durant la saison estivale, les chiffres n'étant pas encore totalement prêts. Mais elle a indiqué que durant la saison saharienne en 2013, 2,7 millions de touristes étrangers ont séjourné en Algérie et 2 millions d'Algériens ont passé, durant la même année, leurs vacances à l'étranger. « Parmi ces 2,7 millions, 9.000 sont des étrangers et le reste est d'origine algérienne. Nous avons reçu des experts de l'Organisation mondiale du tourisme il y a quelques jours pour nous donner des orientations relatives aux statistiques dans le secteur », dit-elle. A propos de la sécurité, la ministre, tout en reconnaissant qu'elle a un grand impact sur le tourisme, estime que l'Algérie n'est pas le seul pays au monde qui est traversé par des « perturbations ». « La Tunisie, l'Egypte,... ont connu des perturbations mais elles sont toujours choisies comme destination. Il faut savoir que l'Algérie n'a pas que des amis dans le monde, les événements sécuritaires qui la traversent sont gonflés pour ternir son image », assure-t-elle. Farida Belkhiri Air Algérie Pas de réduction des prix durant la saison saharienne Il n'y aura pas de réduction des tarifs d'Air Algérie à l'occasion de la saison touristique saharienne, a affirmé, hier, le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, au forum d'El Moudjahid « Des réduction ont été décidées car il y a une forte demande durant la saison estivale. Mais pour ce qui est de la saison saharienne, ces mesures ne seront pas appliquées car la demande n'est pas très forte », a-t-elle signalé F. B. Touriste chez l'habitant L'état n'exige aucun impôt La ministre du Tourisme et de l'artisanat a assuré, hier, au forum d'El Moudjahid que les pouvoirs publics n'exigent aucun impôt pour ceux qui pratiquent la formule du touriste chez l'habitant. « Mais il est important que ceux qui pratiquent cette activité la déclarent au niveau des collectivités locales et ce, dans le but de faciliter le recensement des touristes et de s'assurer que les estivants passent leurs vacances dans de bonnes condition. Hélas, la plupart ne le font pas », signale-t-elle.