«L'Espagne ne reconnaît pas la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», déclare, depuis Quito, Trinidad Jimenez, la ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Jose Luis Rodriguez Zapatero. Raison de cette sortie médiatique ? Le coordonnateur des Relations internationales du Parti populaire espagnol (PP- principal parti d'opposition), Jorge Moragas a exigé de l'exécutif espagnol «un communiqué officiel» sur le conflit du Sahara occidental après une déclaration «controversée» du ministre de la Présidence, Ramon Jauregui, devant le Parlement ibérique. «Nous voulons une rectification en toutes règles» et «n'admettons pas les «nuances» de M. Ramon appelant le Gouvernement Zapatero à s'abstenir de «transmettre l'impression que le Gouvernement ne tient pas compte de la position de l'Espagne, qui a été approuvée à l'unanimité par le Parlement ces derniers mois», explique le leader du PP. «Jauregui n'a admis aucune reconnaissance de l'Espagne par rapport au territoire du Sahara occidental. En fait, l'Espagne n'a pas là-bas un consulat», affirme Trinidad Jimenez ajoutant que M. Jauregui a déclaré que «le conflit au Sahara occidental date de 35 ans et demeure sans solution politique et que cette solution doit être négociée dans le cadre de l'ONU». Déclaration qui aurait satisfait le PP qui considère que «juridiquement» l'Espagne demeure la puissance administrante du Sahara, d'autant que l'ONU a décrété le 29 janvier 2002 dans un rapport du secrétariat des Affaires juridiques du Conseil de sécurité que «les accords de Madrid ne transfèrent pas la souveraineté sur le territoire et ne confèrent pas aux signataires la condition de puissance administrante, condition que l'Espagne, à elle seule, ne peut transférer unilatéralement». ... ET VEUT DES EXPLICATIONS L'Espagne a demandé hier au Maroc de lui fournir en «urgence» des «éclaircissements» sur les violences qui ont suivi le démantèlement d'un campement de contestataires sahraouis au Sahara occidental. « L'Espagne considère que doivent être éclaircies de manière urgente les circonstances et nous l'avons fait savoir au gouvernement du Maroc», déclare la ministre espagnole après avoir réitéré sa profonde «préoccupation» pour les «faits très graves» qui se sont produits ces derniers jours au Sahara occidental dont la mort du citoyen espagnol Baby Hamadi Buyema. Selon son frère, Lehmad Hamday Buyema, la police marocaine l'a «brutalement assassiné» en l'écrasant avec une voiture. «Nous sommes très préoccupés parce que nous croyons que les faits qui se sont produits sont très graves mais, face à la confusion et à l'incertitude sur le nombre de morts et de blessés, nous attendons un rapport définitif pour faire un bilan», indique la ministre sur la télévision privée espagnole Telecinco précisant le rejet par l'Espagne de «l'usage de la violence et l'appui du gouvernement de son pays au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et aux journalistes pour pouvoir exercer leur travail.