Miguel Angel Moratinos quitte ses fonctions de ministre espagnol des Affaires étrangères après six années à la tête de la diplomatie ibérique, durant lesquelles il a symbolisé la diplomatie “d'ouverture” du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero. Avocat d'une politique d'ouverture avec l'île communiste de Cuba, partisan résolu du dialogue entre Israéliens et Palestiniens et instigateur d'une Alliance des civilisations prônant le dialogue entre musulmans et occidentaux, Moratinos était devenu, depuis le tout premier gouvernement Zapatero, en 2004, le visage rond et souriant de l'Espagne à l'étranger. Cet Européen convaincu, parlant couramment français et anglais, n'a cependant jamais vraiment réussi à peser dans la question israélo-palestinienne ni à jouer de rôle décisif dans la région. Sa remplaçante, Trinidad Jimenez, est une proche du chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, qui s'est fait connaître comme ministre de la Santé pour sa gestion de la crise de la grippe H1N1. Connue sous le surnom de “Trini” et parmi les membres les plus populaires du gouvernement, Trinidad Jimenez, 48 ans, était devenue ministre de la Santé en avril 2009, au moment où le monde entier s'inquiétait de la propagation du nouveau virus grippal. Elle venait alors de passer trois ans comme secrétaire d'Etat chargé de l'Amérique latine de Miguel Angel Moratinos, alors chef de la diplomatie auquel elle succède. Elle devient ministre des Affaires étrangères après avoir perdu il y a quelques jours, face au maire d'une petite ville de banlieue, une élection primaire à laquelle elle se présentait pour représenter le Parti socialiste à Madrid au scrutin régional de 2011.