Le Tchad, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso, membres du Groupe des cinq pays du Sahel – appelé aussi G5 Sahel – demandent au Conseil de sécurité de mettre en place, en accord avec l'Union africaine, une force d'intervention internationale pour neutraliser les groupes armés, aider à la réconciliation nationale et mettre en place des institutions démocratiques stables en Libye. « Les instances élues, notamment le Parlement, ont besoin d'être appuyées militairement pour imposer leur autorité et mettre en œuvre leurs programmes de développement », explique Ould Abel Aziz, le président mauritanien dans une conférence de presse qu'il a animée à l'issue du sommet G5 Sahel qui s'est tenu, vendredi passé, à Nouakchott. « Nous avons officiellement demandé au Conseil de sécurité et à l'UA d'envisager une intervention internationale en Libye pour rétablir l'ordre dans ce pays et tous les contacts que nous avons pu avoir avec les responsables libyens sont de cet avis », explique-t-il, sans donner l'identité de ces interlocuteurs ou préciser la forme et la date de la requête. Cette demande, qui aurait été faite en accord avec l'Union africaine, à en croire son président, contredit néanmoins l'appel lancé vendredi depuis Nouakchott par le G5 et le sommet des pays du Sahel, aux Libyens à abandonner le langage des armes et à entamer un dialogue et crée comme une gêne devant le communiqué final de leur sommet où ils saluaient les « efforts déployés par les pays voisins » de la Libye et l'ONU « en vue de réunir les conditions d'un dialogue entre toutes les parties libyennes à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels ». Cet appel à une autre intervention militaire en Libye n'est pas nouveau. Mardi dernier, au Forum de Dakar, les trois Présidents, tchadien, malien et sénégalais, ont exhorté les Etats occidentaux à « achever le travail » qu'ils ont entamé en Libye devenue un sanctuaire djihadiste au Sud et une source d'instabilité pour la région. « Aucune armée africaine ne peut aller détruire en Libye le terrorisme (...). Il n'y a que l'Otan qui en a les moyens », déclare Idriss Déby, le président tchadien.