Les pays de la région sahélo-sahélienne ont appelé jeudi à la stabilisation en Libye la Libye, lors d'un sommet régional à Nouakchott. "L'UA, le Processus de Nouakchott, tout le monde va se mobiliser pour offrir l'aide nécessaire aux frères en Libye", a déclaré aux journalistes le commissaire de l'UA (Union africaine) à la paix et à la sécurité, Smaïl Chergui. "Nous allons devoir faire face à tous les défis sécuritaires très graves qui émanent de ce pays", a-t-il ajouté lors de cette réunion des pays du "Processus de Nouakchott" (Algérie, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Tchad), évoquant la menace jihadiste et les trafics d'armes et de drogue. "Nous restons particulièrement préoccupés par la situation en Libye, où la violence et le terrorisme s'accentuent", a déclaré le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l'UA, au cours d'un point de presse. M. Abdel Aziz a émis l'espoir que "les pourparlers entre les parties libyennes sous l'égide du Groupe international de contact sur la Libye puissent aboutir à une sortie de crise". Il a par ailleurs exprimé l'inquiétude des chefs d'Etat "face aux crimes innommables commis par Boko Haram en dépit des efforts déployés par les autorités nigérianes et des pays voisins", en référence au groupe armé du nord de ce pays, dont les opérations en débordent largement les frontières. Les participants ont adopté des mesures pour "renforcer la sécurité aux frontières", en particulier "la mise en place d'unités mixtes et de patrouilles conjointes", selon le communiqué final. Elles visent à créer "une capacité de réponse immédiate aux crises du Sahel", dont la mise en place sera définie au cours d'une réunion des ministres de la Défense et de la sécurité au Mali "au plus tard en février", selon le texte. Selon un rapport établi par des experts en vue de la réunion, ces "unités mixtes prendraient la forme de groupements de 1.000 à 1.500 personnels en uniforme, avec des unités d'infanterie, des forces spéciales". Ce sommet, le premier depuis le lancement en mars 2013 du Processus de Nouakchott, initiative destinée notamment au "renforcement de la coopération sécuritaire" se déroulait en présence des présidents de Mauritanie, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal et du Tchad. Cinq des pays présents, composant le "G5 Sahel" le Burkina Faso, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad, se retrouveront vendredi à Nouakchott pour un sommet de ce groupement, a annoncé une source officielle mauritanienne.