Photo : Makine F. La gestion de la carte de sismicité de l'Algérie et la prévention des catastrophes naturelles sera maintenue dans les années à venir et ce au regard de la fragilité de la plupart des régions du pays, au plan sismique. En plus des dispositions spéciales liées aux normes de la construction, les études sur les ouvrages stratégiques, le programme quinquennal 2010-2014 a prévu une série d'actions prioritaires et ce pour assurer la sécurité indispensable au cadre bâti en relation avec les dispositions des instruments d'aménagement et d'urbanisme, dont l'achèvement du processus de révision est prévu au cours de cette période. Selon un document du ministère de l'Habitat présenté lors d'une rencontre sur l'aléa sismique, le gouvernement a arrêté 25 études prioritaires sur le risque sismique touchant les régions de Jijel, Sétif, Bejaia, Bouira, Tizi Ouzou, M'Sila, Bordj Bou Arreridj, Médéa, Tiaret, Tissemsilt, Mostaganem, Rélizane, Tlemcen, Bel Abbès. Dans les grandes zones urbaines sensibles au risque sismique, des études de vulnérabilité des ouvrages stratégiques et celles liées aux tissus urbains dans le cadre de la gestion des catastrophes, ont été lancées. «Ces études de vulnérabilité seront étendues progressivement à l'ensemble des tissus urbains», note le document. Ainsi, pour la région d'Alger, la première phase portant sur 226.000 m2 a été achevée en 1997. Quant à la seconde portant, elle, sur 240.000 m2, elle est toujours en cours d'étude. Des études similaires sont aussi à l'étude pour les régions de Constantine, Blida … La cartographie de l'Algérie relève la concentration de plusieurs sites industriels dans les foyers sismiques, y compris les unités pétrochimiques, les unités industrielles, les ouvrages de transport d'énergie. Réagissant juste après le séisme de Boumerdès en 2003, un chercheur français du CNRS a montré les conséquences dramatiques des séismes qui peuvent avoir un impact humain très meurtrier, mais aussi «de nombreuses conséquences économiques susceptibles d'entraver longtemps le développement de la région». Les effondrements de bâtiments industriels représentent «un danger immédiat pour les travailleurs et une perturbation majeure des entreprises concernées», avance-t-il. Cette étude est intéressante dans la mesure où les deux séismes qui ont touché Alger et Boumerdès n'ont pas épargné les grandes zones industrielles qui s'y trouvent. Selon M. Stéphane Cartier, «l'autre manière de se prémunir des conséquences désastreuses d'un sinistre tellurique est d'assurer les équipements et de s'assurer contre les externalités négatives». L'assurance qui est «une forme de contractualisation d'une solidarité fondée sur une cotisation financière», s'est développée avec les activités économiques fondées sur une prise de risque. Mais pour le séisme, difficile à caractériser, le risque, à l'image de la France, fait l'objet de «réglementations étatiques de plus en plus précises destinées à limiter les effets d'une secousse tellurique». L'objet de ce type d'études engagées par les organismes concernées et dont nous parlions plus haut est à même d'édicter les mesures susceptibles d'être intégrées dans la batterie de textes règlementaires sur le bâti, sur l'occupation de l'espace… Car certaines industries sont, au-delà des craquements de la croûte terrestre, source aussi de dangereuses nuisances.