Base de définition de la carte de zonage sismique réglementaire et des accélérations des zones, la carte d'aléa sismique en Algérie a subi suite au séisme de Boumerdès des modifications au regard des méconnaissances avérées, souligne Nasser Laouami, maître de recherche en génie parasismique, chef de département aléa sismique au Centre national de recherche en génie parasismique (CGS), liées à « notre connaissance incomplète de l'Aléa sismique régional ». Sur le plan scientifique, explique M.Laouami, et au lendemain du séisme qui a révélé des niveaux sismiques plus importants, une commission d'experts, en l'occurrence le GTS (un groupe technique spécialisé) a été mise en place par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme en vue de revoir certains articles des règles parasismiques en vigueur dont les principaux concernent la classification sismique des wilayas et communes - classification d'Alger zone III - , le niveau des accélérations de zones à prendre en compte dans les projets de construction et des dispositions permettant de faire face aux pathologies constatées par retour d'expérience. Pour les deux premiers, cette réévaluation s'est faite sur la base des données accélérométriques obtenues par le réseau national d'accélérographes du CGS et sur la base des études d'aléas sismiques régionales, menées pour la plupart au niveau du centre et qui concernent Alger et les wilayas environnantes, la région de Chlef et ses environs ainsi que la région de Mascara. La carte d'aléa sismique, qui évolue dépendamment du degré de connaissance atteint, est à présent basée, exception faite pour les régions précitées, sur la sismicité historique. « C'est pour cette raison que des études approfondies sur l'aléa sismique ont été lancées depuis plus d'une année par le CGS pour les régions d'Oran, d'Arzew et de Constantine », ajoute notre interlocuteur. Il faut, en outre, savoir qu'une meilleure connaissance de l'aléa, notamment au niveau de la capitale, permet de mieux appréhender les dangers liés au séisme. Les modifications et les complétifs apportés au RPA auront permis la mise en place de nouvelles dispositions ayant trait notamment à l'étude des sols (leur comportement lors des séismes). « La part des investigations était avant négligeable. Aujourd'hui, il existe des articles qui obligent les opérateurs à ne pas occulter cet aspect déterminant dans les domaines de la prévention et de la construction parasismique », conclut M. Laouami