Photo : S. Zoheïr Par Hassan Gherab Parmi les recommandations faites hier à Alger par les participants au colloque international sur la prévention des catastrophes naturelles figure en bonne place la nécessité d'un bilan des actions entreprises dans le domaine de la prévention et de la réduction du risque sismique. A ce propos, le directeur du Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (CRAAG), Abdelkrim Yelles-Chaouche, a appelé à «discuter des perspectives en matière de recherche sismologique en Algérie».S'agissant de l'étude de la sismicité du nord de l'Algérie, le directeur du CRAAG fera observer que la communauté scientifique nationale et celle internationale ont travaillé de concert pour la réaliser. Cette étude a permis non seulement de comprendre la sismicité des régions du Nord algérien, mais également de connaître les mécanismes de déformation de la région méditerranéenne. Evoquant le tremblement de terre qui a ravagé El Asnam le 10 octobre 1980, faisant 2 633 morts et causant près de deux milliards de dollars de dégâts et que ce colloque commémore, M. Yelles dira que «l'ampleur du séisme a imposé à l'époque à notre pays la nécessité de se doter d'un réseau de surveillance sismologique et de lancer des investigations sismologiques dans la région Nord de l'Algérie». Ainsi, le séisme de 1980 aura servi de point de départ pour l'étude sismologique en Algérie. Il a d'ailleurs été à l'origine de la création du CRAAG en 1980 en tant que structure de recherche. Hormis l'étude scientifique des séismes, le drame d'El Asnam a aussi amené la mise en place de toute la politique de prévention en Algérie. En effet, dira le directeur du CRAAG, la sensibilisation des populations au risque sismique a été définie «stratégiquement» en 1985.Se faisant pédagogue, M. Yelles expliquera que les études géologiques et sismiques ont montré que la région Nord de l'Algérie est une zone sismique. Aussi faut-il savoir que le phénomène qui s'est produit par le passé se reproduira sans aucun doute dans le futur dans ces régions. L'important est en fait d'établir une cartographie des séismes et de leurs cycles, ce qui permettra de situer la période où une faille pourrait entrer en activité. C'est cette périodicité des séismes qu'il faut connaître et faire connaître pour éviter ces «prophéties» qui font croire aux citoyens qu'on peut prévoir la date exacte d'un séisme. En fait, l'action préventive devrait porter sur la connaissance des risques et des moyens de les réduire et ce, en adoptant les normes de construction parasismiques et en les généralisant à toutes les constructions, privées et publiques, par exemple.A ce propos, le wali hors cadre au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Rabah Ould Amer, se référant à la stratégie de prévention des catastrophes lancée par les Nations unies en 2000, dira qu'une loi a été adoptée en Algérie en 2010, validant le Schéma directeur de l'aménagement du territoire dans le cadre du développement durable SNAT 2010-2030. Il a relevé que la réduction du risque des catastrophes est incluse dans les plans et stratégies de développement ainsi que dans les plans d'aménagement régionaux et urbains.Ce colloque international de deux jours (12 et 13 octobre) auquel prennent part des experts algériens et étrangers, traite des enseignements et des expériences accumulés depuis une trentaine d'années après le séisme d'El Asnam, et du système de gestion des risques en Algérie.