Le chant, la musique et la danse se poursuivent à Tamanrasset et le public continue de vibrer au rythme des différents styles (targui, mozabite, chaoui et kabyle). Après les prestations d'Aguennar (guitare targuie), Khezmati (luth zénete du m'zab), Adhebire N'Aurès (chaoui moderne) et de Belaïd Tagrawla, qui a séduit les présents avec son cocktail extrait de quelques ténors de la chanson kabyle, entre autres, Slimane Azem, Cheïkh Noureddine et Cherif Kheddam, mais aussi de son répertoire, telles les chansons intitulées Yemma thedda hafi (ma mère a marché pieds nus) et A Fadhma N'soumer, l'assistance a apprécié dans la soirée de dimanche dernier Adel Chaoui, le groupe local Tikoubawine et le groupe Sidi Bémol composé de Hocine Boukella (chanteur compositeur et guitariste) et les musiciens Benoit Medrykowski, Maxime et Damien Fleau. Ce groupe a constitué une agréable découverte pour les amateurs de la fusion entre tradition et modernité. Gorgée de sonorités contemporaines entre rock, jazz, funk, maghrébine et électro, la musique du groupe Sidi Bémol dégage des couleurs et des saveurs qui n'ont pas laissé de marbre les spectateurs. Ces derniers n'ont pas manqué de se dégourdir les jambes en exécutant des pas de danses. A la fin de son récital, Sidi Bémol afficha un large sourire et déclara : « C'est la première fois que je me produis ici à Tamanrasset. C'est une immense joie et un grand honneur pour moi d'autant plus que cela s'est réalisé au festival de la chanson amazigh. Le public a été formidable et je le remercie. » Après les hommages rendus aux quatre artistes Chenna (joueuse d'imzad targui), Belaïd Tagrawla (artiste kabyle), Omar Daoudi (artiste du M'zab) et Youcef Boukhentache (artiste chaoui), le festival a connu plusieurs activités dans la journée avec la projection du film « Lalla Fadhma N'soumer » de Belkacem Hadjadj. Ce dernier qui devait animer une conférence-débat, juste après la séance de visionnage, n'a pu le faire en raison du décès de l'un de ses proches. Toutefois, le réalisateur a délégué deux historiens pour le remplacer. Ils ont débattu de l'importance et de l'influence du cinéma dans le développement de la culture amazigh. L'après-midi, le site naturel Tahabort (la source), situé au pied de l'Ahaggar, a accueilli des troupes folkloriques de Tadoukelt (tindi de Tamanrasset), El Djorf (guesba chaouia) et Zorna (musique mozabite). Ces trois troupes ont improvisé une fusion de leurs styles respectifs qui a accouché de sonorités dont l'écho est profondément enraciné dans le vaste héritage des différentes régions de l'Algérie. Au programme de ce soir, l'entrée en lice de la chanson et de la musique chenouies avec les interprétations du groupe moderne Tifaouin. Il sera suivi de la troupe El Djorf spécialisée dans la guesba chaouia. L'assistance retrouvera avec un grand plaisir l'artiste kabyle Madjid Soula qui, malgré un mal de dent, nous a affirmé qu'il tient absolument à se produire sur la scène de l'esplanade 1er-Mai, histoire de rester fidèle et au festival et à son public. Le spectacle sera clôturé par le groupe Imzad. Ayant une influence extraordinaire pratiquement sur toute la population locale (tous âges et toutes couches sociales confondus), la guitare touareg est la seule à avoir cette capacité à la faire vibrer.