« La réussite de ce premier forage va nous permettre de voir le coût de production et de commencer éventuellement l'exploitation des gaz de schiste en Algérie », a déclaré Yousfi, qui a rassuré que l'exploitation ne pose aucun problème pour l'environnement, notamment la question de la nocivité des additifs utilisés pour la fracturation de la roche. Et en matière de quantité d'eau utilisée pour la réfraction de la roche, les ingénieurs de Sonatrach ont expliqué aux trois ministres qu'ils n'ont utilisé que « 7.000 m3 au lieu des 16.000 prévus ». « C'est une prouesse », a commenté Youcef Yousfi. Le ministre a ajouté que « le bassin de l'Ahnet est l'une des couches qui compte jusqu'à deux milliards m3 de gaz par km2. Elle s'étend sur 100.000 km2, c'est-à-dire qu'elle recèle un potentiel de 200.000 milliards m3 de gaz. Si l'on exploite 10%, cela fera 20.000 milliards m3 ». « Ces ressources sont utiles pour le pays et on ne peut les laisser éternellement inexploitées », a déclaré Yousi. Ce forage a été réalisé avec le concours des experts de l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP,) filiale de Sonatrach. Il va permettre de recueillir les données et se fixer sur le coût de production qu'il faudra faire baisser pour être compétitif. Pour Yousfi, nous avons déjà un avantage question coût par rapport à d'autres régions, au regard des canalisations de transport et des unités de liquéfaction de ce gaz. « Des installations qui sont déjà amorties », a-t-il précisé. Il a, par ailleurs, ajouté que l'Algérie a intensifié l'exploration du pétrole. Depuis 2013, une centaine de forages a été réalisée avec des résultats satisfaisants. Le niveau des réserves est en train d'augmenter puisqu'en 2013-2014, plus de 7 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) ont été mis au jour et les réserves ont été augmentées de 4 millions TEP. « Ce qui a été découvert ces dernières années correspond à la production (consommation+exportation) des 43 dernières années », a indiqué Yousfi. Rappelant les dernières orientations du président de la République pour faire face à la chute des prix du pétrole en intensifiant l'exploration, le ministre de l'Energie a déclaré que « nous allons continuer à évaluer nos ressources non conventionnelles et voir comment les exploiter ». Il a fait savoir que des discussions, qui vont aboutir certainement en 2015, sont en cours avec un partenaire étranger pour « fabriquer localement en Algérie du matériel de forage ». L'Algérie a fait, cette année, en raison de la chute des cours, moins de recettes (presque 60 milliards de dollars contre 62 milliards en 2013).