S'il y a un événement de taille qui a marqué l'année politico-militaro-sécuritaire dans le monde, c'est bel et bien l'apparition fulgurante du groupe terroriste « Etat Islamique pour l'Irak et le Levant (Eill) connu également de son abréviation arabe Daech. Née sur les décombres de la guerre en Irak et du conflit syrien, cette organisation terroriste a déjà massacré des milliers de personnes, particulièrement des musulmans et poussé à l'exode plusieurs communautés religieuses (chrétiens, yazidis etc.). Mais qui sont ces « nervis » qui contrôlent des pans du nord irakien et syrien ? Commandés par un « calife » autoproclamé, Abou Bakr al-Baghdadi, ce mouvement, formé par d'anciens officiers de l'armée de l'ancien président irakien, Saddam Hussein, et de fondamentalistes, rejoints par des djihadistes venus d'Afghanistan, a prêté allégeance à Al-Qaïda d'abord avant de s'affranchir de l'internationale terroriste pour entamer leurs sales besognes : le nettoyage ethnique, les guerres confessionnelles et le recrutement de « jihadistes » étrangers, notamment occidentaux. Daech cherche à supplanter AQMI En rejoignant Daech, plusieurs cellules d'Aqmi ont ouvert la voie aux projets maghrébins d'al-Baghdadi, un « terroriste » réputé pour l'assassinat, le viol et la torture de ses sympathisants dès qu'ils cessent de partager ses opinions. Fort heureusement, les terroristes qui écumaient le Sahel sont divisés, d'où l'existence de purges depuis la mi-juillet. Selon l'analyste mauritanien, Sidi Ahmed Ould Tfeil, « Daech affirme qu'Al-Qaïda a divisé les rangs du jihad mondial » et « Al-Qaïda accuse, de son côté, Daech d'avoir proclamé un califat de son propre chef ». « Les litiges ont atteint leur point culminant quand Djound Al-Khilafa a juré allégeance à Daech », souligne Ould Tfeil. Boko Haram menace l'Afrique Boko Haram, qui a eu recours à la violence pour la première fois en décembre 2003, ne menace plus seulement le Nigeria, mais aussi le Cameroun, le Niger, le Tchad et le Benin, cinq pays qui ont décidé de mutualiser leurs efforts et même de créer une force régionale. Pour « tenir bon », la secte, qui ne lésine sur aucun moyen pour imposer sa loi, y compris en enlevant plus de 200 jeunes filles, « crée », avec une partie d'Aqmi, les Shebabs, le Mujao, Ansar Al Chariaa et les différents groupes narcoterroristes qui sévissent au Sahel, une « internationale terroriste » pour s'en prendre à tout ce qui ne pense pas comme elle, multiplier les prises d'otages qui rapportent gros et s'imposer comme un nouvel acteur djihadiste international.