La Gendarmerie nationale a ouvert une enquête sur l'enlèvement et l'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel et a, dans le cadre des investigations, auditionné les accompagnateurs de cette victime, nous confie une source proche de ce corps des forces de sécurité. Cette source qui n'indique pas le nombre d'accompagnateurs du guide de montagne français, 55 ans, enlevé le 21 septembre et décapité peu de temps après, note que l'enquête de la gendarmerie s'intéresse, dans le cadre des investigations, au parcours effectué par Hervé Gourdel et ses accompagnateurs jusqu'au lieu de l'enlèvement. L'enquête s'intéresse également aux contacts établis entre ces derniers et la victime, le lieu de son hébergement, l'heure de son arrivée à l'aéroport international d'Alger et l'itinéraire qu'ils ont emprunté, comme elle s'intéresse à l'identité des personnes qui étaient présentes sur le lieu de son enlèvement. Toujours dans le cadre de cette enquête, les investigateurs de la gendarmerie comptent décortiquer le contenu des discussions menées par les accompagnateurs de Hervé Gourdel sur les réseaux sociaux, ajoute notre source selon laquelle l'enquête s'intéresse également aux personnes qui se trouvaient sur le lieu de l'enlèvement, hormis les accompagnateurs de l'otage. Le général-major Ahmed Boustela, commandant de la Gendarmerie nationale, a, par ailleurs, adressé une instruction aux 48 groupements de la gendarmerie afin d'élever le niveau d'alerte en vue de renforcer la sécurisation des étrangers se trouvant sur le territoire national, confie notre source. Ces mesures concernent, en particulier, les Hauts-Plateaux, la Kabylie et le Grand Sud. Toutes les sections d'intervention, les unités de pelotons et les brigades sont en alerte et chacune des sections est tenue de signaler la présence de ressortissants étrangers et leur itinéraire à leurs collègues, est-il noté. Hervé Gourdel, 55 ans, marié et père de famille, guide de montagnes, est arrivé en Algérie le 20 septembre et enlevé le lendemain, près de Tikjda, en Kabylie. L'enlèvement a été revendiqué par une organisation qui s'appelle Djound Al Khilafa, exigeant, pour sa libération, l'arrêt de l'opération militaire française en Irak contre l'Etat islamique (EI, appelée également Daech), une autre organisation criminelle qui sévit en Irak, en Syrie et menacé d' autres pays, dont le Liban. Les terroristes de Djound Al Khilafa ont diffusé sur des sites djihadistes une vidéo montrant la décapitation de la victime après l'expiration de l'ultimatum de 24 heures fixé par cette organisation terroriste à la France. Djound Al Khilafa serait issue d'une «dissidence» avec Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) annoncée le 13 du mois en cours. Dès sa création, Djound Al Khilafa a annoncé son allégeance à Daech, rappelle-t-on encore. L'allégeance de cette organisation terroriste à Daech rappelle l'allégeance annoncée par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, «émir» national du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à Al Qaïda, en 2007, devenant Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Notre source note que ce sont les accompagnateurs de Hervé Gourdel qui ont alerté la gendarmerie sur l'enlèvement de la victime.