C'est en présence du président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et des membres de l'exécutif, que le 12e congrès national de l'Union générale des travailleurs algérien s'est ouvert, hier, sous le thème « paix, solidarité, justice et responsabilité ». En plus des 800 congressistes, des représentants d'organisations patronales et des partis politiques ont été conviés à ces assises qui se dérouleront durant trois jours à l'hôtel El Aurassi. Premier constat : le rôle de la centrale syndicale est mis en évidence, du moins politiquement, encore une fois. En effet, dans un message lu en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, le chef de l'Etat a souligné que l'UGTA restera un « partenaire incontournable dans la mise en œuvre du pacte économique et social de croissance signé en février 2014 lors de la tripartite gouvernement-UGTA-patronat ». Tout en soulignant que ce 12e congrès intervient dans un contexte particulier, à savoir le lancement du programme quinquennal 2015-2019, Abdelaziz Bouteflika a indiqué qu'« il est attendu de l'UGTA un rôle de première importance dans la mobilisation des travailleurs en vue d'atteindre les objectifs retenus, dans le respect de leurs droits fondamentaux et la consolidation du système national de protection sociale ». Bouteflika a, d'ailleurs, salué la centrale syndicale « pour le maintien de la paix et de la cohésion sociales, dans le contexte difficile que traverse notre région depuis quelques années », appelant à « la plus grande vigilance dans la défense et la sauvegarde de l'indépendance économique du pays et dans le maintien des valeurs de justice sociale et de solidarité de notre société ». Soutien « indéfectible » à Bouteflika De leur côté, les congressistes ont signé deux motion de soutien : l'une à Abdelmadjid Sidi Saïd, plébiscité officiellement pour le poste de SG de la centrale syndicale pour un troisième mandat de cinq années, et l'autre au président de la République. Le SG de l'UGTA a, dans son discours, exprimé le soutien indéfectible de la centrale syndicale au président de la République tout en saluant toutes les « décisions historiques prises au profit des travailleurs algériens et de l'économie nationale ». « Au nom de tous les syndicalistes et travailleurs algériens, j'exprime la reconnaissance de l'UGTA au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour tout ce qu'il a entrepris en faveur des travailleurs algériens et de la nation algérienne », a-t-il précisé. Il a, dans ce contexte, évoqué le remboursement de la dette extérieure, la redynamisation des entreprises publiques comme la SNVI et ArcelorMittal, ainsi que l'abrogation de l'article 87 bis du code de travail. Sidi Saïd a estimé que le chef de l'Etat n'a jamais hésité à faire du progrès social des travailleurs, des retraités et de leurs familles, un axe majeur de sa politique nationale. « Ses décisions historiques nous ont permis aujourd'hui de faire face à la chute des prix du pétrole et de nous éloigner des incertitudes et des angoisses du lendemain », a-t-il souligné. Pour Sidi Saïd, l'UGTA œuvre à la préservation de la république au même titre que les droits des travailleurs. « Quand il s'agit de la défense de la république et l'instauration de la paix et de la stabilité, il n'y a pas de négociation », a-t-il martelé. Et de préciser qu'à l'UGTA, « il n'y a pas un problème de candidature. Notre souci est comment assurer la stabilité du pays. Nous sommes une organisation faisant partie des acteurs qui doivent intervenir pour la stabilité du pays ». Pour preuve, il a estimé que les résultats probants sont le fruit d'un effort conjugué entre les trois partenaires : gouvernement-UGTApatronat. Selon lui, ce combat doit être « sociétal » et « collectif ». Il est impératif, a-t-il ajouté, qu'il y ait une mobilisation autour de la promotion de la production nationale et la rationalisation des importations. Et d'enchaîner : « la production nationale est la solution de l'émergence ». Le challenge, selon lui, est d'arriver à asseoir « une économie patriotique ». Pas de grève, intérêt du pays oblige A ceux qui critiquent la centrale syndicale pour sa proximité avec le pouvoir, le patron de l'UGTA répond : « plus nous sommes proches du gouvernement, plus nous pouvons régler les problèmes des travailleurs », ajoutant qu'il est convaincu du fait que « nous n'aboutirons à rien en agissant avec de la violence ». « Nous avons un doctorat en matière de grève mais le doctorat qui nuira à l'intérêt du pays, l'UGTA n'en veut pas », a-t-il martelé ajoutant qu'il « faudra réussir à transcender le concept de la violence par le dialogue ». Avec le patronat, « nous n'avons pas une culture d'agressivité », a-t-il ajouté avant de conclure : « l'UGTA n'a aucune contrainte. Elle travaille avec tous ceux qui œuvrent pour la construction du pays ». Le représentant du patronat, le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, a souligné, pour sa part, qu'il « est impératif pour nos entreprises de se doter d'une gouvernance qui respecte la législation sociale et le droit des travailleurs, leur assure une formation tout au long de leur carrière et permet de développer leurs compétences techniques et managériales. Une gouvernance qui se préoccupe du bien-être de leurs travailleurs, de leur sécurité au travail et de leur santé. Nous sommes convaincus que l'entreprise ne peut évoluer durablement sans l'épanouissement de ses travailleurs. » Pour leur part, les représentants du Bureau international du travail et du syndicat africain ont salué les efforts de l'UGTA indiquant que l'expérience de celle-ci n'a pas seulement servi l'intérêt national mais également international. A noter que la deuxième journée du congrès sera marquée par l'intervention du ministre chargé de l'Industrie et des Mines et celui du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Il s'agit aussi de valider l'installation de la commission exécutive nationale composée de 187 membres.