En ce troisième jour du rappel à Dieu de Keltoum, notre monde des arts et de la culture a tenu à honorer la mémoire de cette grande dame. La salle d'apparat du Palais de la culture était illuminée pour recevoir ces représentants du théâtre, du cinéma, de la chorégraphie, des lettres, avec à leur tête la ministre de la culture, Mme Khalida Toumi. Cette dernière a voulu témoigner la reconnaissance du pays à l'œuvre de Keltoum dans son parcours artistique au profit de l'enrichissement de notre patrimoine culturel. Son département ministériel, sous couvert de l'Office national de la culture et de l'information a mis en place cette rencontre afin de faire revivre, dans le cœur de ses proches et de ceux qui l'ont connue et aimée, cet être attachant et inoubliable qu'a été Keltoum. Les membres de sa famille ont exprimé leurs sincères remerciements. Hamid Rabia, cet homme de théâtre et cet ami de toujours qui l'a côtoyée maintes fois sur scène était inconsolable. Pour lui, Keltoum est irremplaçable. Avec elle est partie, cette manière de jouer dont seule cette comédienne avait le secret. C'est également l'avis de Mustapha Ayed, fils de Rouiched. Il était présent à cette journée de recueillement avec de nombreux collègues. Des anciens comme Ahmed Rachedi ou ceux appartenant à la nouvelle génération comme, Bachir Derais. L'ancien ministre de la culture, M. Lamine Bechichi a tenu à rendre hommage à la mémoire de cette pionnière dans la participation féminine à l'art du théâtre. Il a loué ses mérites, son courage et ses valeurs humaines et professionnelles. Un modèle de réussite. « Etant autodidacte sans être formée par une école spécialisée, elle ne doit son succès que par sa seule volonté, ses efforts et son désir de perfection ». M. Bechichi évoque les conditions difficiles de son époque au temps de la colonisation, où les comédiens pour leurs répétitions utilisaient les caves sombres et humides du cinéma. l'Olympia. Ces comédiens n'avaient droit qu'à deux représentations de leur pièce à l'Opéra d'Alger, dans une même journée, une l'après-midi réservée au public féminin et la deuxième le soir, pour les hommes. M. Brahim Behloul, consultant en chorégraphie et fondateur du ballet national, raconte pour sa part, comment âgé à peine de neuf ans, il a assisté à Alger à un gala où Keltoum était la vedette. A cette soirée-hommage organisée pour le troisième jour, se trouvaient un grand nombre de jeunes, garçons et filles de la nouvelle génération, démontrant que Keltoum était aussi célèbre, hier comme aujourd'hui.