Photo : Fouad S. Selon le nouvel indice du risque terroriste publié par la société britannique spécialisée dans l'étude des risques naturels et humains «Maplecroft», l'Algérie fait partie des pays à moyen risque terroriste. Classée à la 36e place, elle est mieux classée que les Etats-Unis (33e) et pas loin de la France (44e) et la Grande- Bretagne (47e). La Somalie a été classée comme le pays à plus fort «risque terroriste», devant le Pakistan, l'Irak et l'Afghanistan. Le Yémen arrive en neuvième position entrant pour la première fois dans la catégorie «extrême». Dans la catégorie «risque faible», ont été classés le Canada (67e), l'Allemagne (70e), la Suisse (114e) et la Belgique (117e). D'après l'expert de la lutte contre le terrorisme, Lies Boukraâ, ce classement a été réalisé sur la base «d'indicateurs importants» dont le nombre d'attentats, la nature des attentats (explosions, embuscade ...), le nombre de morts et de blessés, le rapprochement des actes dans le temps et le nombre de terroristes. L'invité de la radio a estimé qu'il y a un recul de terrorisme et de ses actes en Algérie. «Actuellement, on peut parler de terrorisme résiduel. Cela ne veut pas dire qu'il a disparu ou qu'il va disparaître à très court terme. Cela ne veut pas dire aussi qu'il n'y aura plus d'attentats terroristes. Il faut juste comprendre que le terrorisme ne constitue plus une menace pour le fonctionnement des institutions de l'Etat, de la vie économique, sociale et culturelle …», a-t-il déclaré. «Les experts connaissent les zones d'activité des terroristes. La menace terroriste existe toujours. En Algérie, elle est beaucoup moins qu'au Sahel», a-t-il ajouté. D'après lui, les ressources des groupes d'El Qaïda Maghreb Islamique (AQMI), représente une menace pour tous les pays de la région sahélienne et tous les pays de l'Europe occidentale notamment ceux du nord de la Méditerranée. M. Boukraâ a expliqué que les premiers pays menacés sont les pays sahéliens et que l'intervention ne peut venir que des pays riverains parce que l'ingérence étrangère ne peut être profitable qu'à l'AQMI. «Toute ingérence étrangère donne une légitimité aux mouvements djihadistes qui deviennent des mouvements de libération. L'expérience nous l'a démontré. Nous avons l'exemple de la Somalie, du Liban, de l'Irak et de l'Afghanistan», a-t-il dit tout en assurant qu'il ne cherche pas à légitimer les mouvements djihadistes. Cependant, cet expert suggère que les pays occidentaux concernés doivent agir en tant que partenaires et en concertation avec les pays de la région. Il a indiqué que les ressources de l'AQMI sont d'abord et principalement le payement des rançons, ensuite le crime organisé et enfin la collecte des impôts qu'elle impose aux populations. Il a également affirmé qu'il y a une connexion directe entre le terrorisme, le trafic d'armes, de drogue et la contrebande. «L'AQMI se charge de sécuriser le trajet des contrebandiers et prend l'argent et les armes en contrepartie», a-t-il expliqué. Il pense tout de même qu'il y a eu beaucoup d'avancées au niveau de l'ONU et des différentes instances internationales telles que l'Union européenne et l'Union africaine. Il a annoncé que cette dernière instance vient de nommer à Alger un représentant de la commission de la lutte contre le terrorisme. «Dans chaque pays africain, il y a un progrès en matière de lutte contre le terrorisme ce qui prouve qu'il y a une prise de conscience. Il vaut mieux prévenir que de lutter contre ce phénomène», a-t-il conclu.