18.000 patients souffrant d'insuffisance rénale sont sous hémodialyse alors que 15.000 autres n'ont pas encore trouvé de place au niveau des centres spécialisés. Tels sont les chiffres avancés, hier, par le président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR), Mustapha Boukheloua, au forum du quotidien DK News. Selon ce spécialiste, l'Algérie enregistre 3.000 nouveaux cas d'insuffisance rénale chaque année. Il rappelle qu'en 2010 le nombre de centres spécialisés est passé à 237 structures assurant des soins à 13.000 patients alors que 18.000 malades sont pris en charge au niveau de 300 centres de dialyse en 2013. Actuellement, les patients sont départagés entre deux genres de dialyse. Le premier porte sur l'hémodialyse classique (machine) alors que le second est destiné à la dialyse péritonéale qui concerne 4.000 autres cas. Le troisième traitement de l'insuffisance rénale est la greffe, ultime recours. « Grâce à la greffe rénale, l'espérance de vie a augmenté comparativement aux années précédentes d'autant que la dialyse s'est nettement améliorée en termes de prise en charge grâce aux progrès enregistrés dans la recherche médicale », se félicite Boukheloua. « Tout ce qui se fait en Europe se fait chez nous en Algérie », affirme-t-il. La différence reste cependant sur les plans technologique et formation. A ce titre, Boukheloua rappelle qu'il y a eu une seule promotion de médecins spécialistes ayant été formés aux techniques de dialyse en 1999. « Depuis, il n'y a pas eu d'autres », regrette-t-il. « L'Algérie compte un nombre considérable de centres spécialisés dans l'hémodialyse mais les hôpitaux sont dépourvus de services spécialisés en néphrologie mis à part ceux d'Alger », observe-t-il. Pis encore, les centres spécialisés sont encadrés par des médecins généralistes. « C'est ce qui fait que la qualité de la prise en charge ne soit pas au top », ajoute le président de la FNIR. Evoquant le coût de la prise en charge des personnes souffrant d'insuffisance rénale, il signale qu'il a baissé de 40% dans la mesure où l'Algérie fabrique les consommables de dialyse depuis 1992. Le SG de la FNIR, Mohamed Boukhors, indique, pour sa part, que la greffe rénale coûterait à l'Etat 130 millions de centimes par patient, alors qu'une séance d'hémodialyse est de l'ordre de un million de centimes par jour pour chaque patient. La greffe rénale existe sous deux formes. La première s'effectue du donneur vivant vers le patient, alors que la seconde transplantation peut se faire d'un corps mort sur le plan cérébral, vers le patient. Raison pour laquelle l'intervenant appelle les spécialistes, notamment les familles des victimes des accidents de la route, à faire don des organes pour sauver des vies humaines. « Il est impératif d'inculquer la culture du don d'organes pour atténuer un tant soit peu les souffrances des malades », plaide Boukhors. « Le don d'organes a été autorisé en Algérie suite à une fetwa de cheïkh Hamani en 1975, mais les gens n'en sont pas encore convaincus », se désole-t-il. Dans ce contexte, il annonce que l'année 2015 sera celle de la sensibilisation sur l'importance du don d'organes. A cet effet, le même responsable s'est interrogé sur la mise en service de l'Institut national du rein de Blida, ainsi que de l'Agence nationale des greffes. « Si les centres en question sont mis en service, on pourra répondre aux attentes des patients car la santé n'a pas de prix », dira-t-il.