« Les 2es assises sur la formation et l'enseignement professionnels auront lieu les 3, 4 et 5 mars prochain », a annoncé hier le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui, au forum d'El Moudjahid. Ces assises seront l'occasion de faire « un état des lieux du secteur » depuis celles organisées en 2007, « identifier les difficultés rencontrées et les lever pour aboutir à un meilleur développement du système de formation et d'enseignement professionnels ». Elles seront aussi l'occasion de « traduire en plan d'action, les axes stratégiques du plan d'action 2015-2019 », a précisé le ministre. Noureddine Bedoui n'a pas donné de détails sur les questions qui seront au cœur du débat, mais il ressort de ses déclarations la volonté du ministère de relever le défi de « mieux ancrer la formation dans les mœurs », au niveau de la cellule familiale mais, aussi, au niveau de l'environnement économique, c'est-à-dire les entreprises qui devront s'ouvrir aux stagiaires. Le ministre n'a pas exclu que parmi les propositions qui seront mises sur la table, l'octroi d'une allocation financière à partir des ressources du Fonds de développement de l'apprentissage et de la formation continue (Fnac) en contrepartie de leur suivi. Autre défi du ministre, la prise en charge de la catégorie des moins de 16 ans, c'est-à-dire celle de 14 ans qui est « la plus vulnérable et la plus fragile », estime-t-il, pour qui il convient de donner une qualification. Aujourd'hui, poursuit Bedoui, « seule la formation professionnelle peut ouvrir aux jeunes les portes des dispositifs Ansej, Cnac, Angem ». Le secteur de la formation professionnelle a déjà accueilli en septembre dernier 316.584 stagiaires et apprentis, soit un taux de réalisation de 80% de l'effectif prévisionnel qui était de 395.000. Cela porte l'effectif global de la formation à 567.806. Pour le ministre, les objectifs sont cependant atteints. Les spécialités ouvertes couvrent 22 branches. Les créneaux des techniques administratives et de gestion, de l'informatique attirent le plus les jeunes et les filières bâtiment et travaux publics viennent en troisième position avec un effectif de 66.692 stagiaires. D'autres filières connaissent une progression à l'instar de l'hôtellerie et tourisme, de l'agro-industrie, l'industrie pétrolière... Pour ce qui est de la prochaine rentrée qui aura lieu en mars, le ministère compte réhabiliter certaines filières comme le textile autour des complexes installés à Batna, Tizi Ouzou et Tlemcen. Cinq nouvelles spécialités pour la prochaine rentrée Il prévoit aussi d'ouvrir des formations dans les domaines de l'automatisme et la régulation, de la mécanique et de renforcer les sections très demandées et qui sont concentrées uniquement à Alger, tels la filière audiovisuelle, les arts graphiques, l'ouverture de formations liées au domaine de la vente... La rentrée de mars prochain verra, selon Bedoui, l'inscription de 280.000 stagiaires et appentis nouveaux. 240 spécialités seront proposées dont cinq nouvelles, tel le certificat de conseiller de vente qui sera dispensé à Alger en partenariat avec la Chambre de commerce algéro-suisse. Enfin, 70 spécialités seront offertes aux jeunes ayant quitté prématurément l'école avant la 4e année moyenne, et 74 de courte durée – de trois à six mois – pour les jeunes ayant un projet professionnel. Bedoui, qui a mis en exergue la connexion de la formation avec le secteur économique, a rappelé les 114 conventions-cadres de partenariat signées et qui ont mis en formation plus de 504.742 travailleurs. Il estime que sans l'apport de l'entreprise, la formation n'a pas d'effet, précisant que les entreprises internationales présentes en Algérie, telles que Schneider Electric, Renault, Massey Fergusson, se sont engagées à la mise à niveau de nos formateurs. Sur les chances d'intégration des stagiaires issus de la formation professionnelle dans le monde du travail, le ministre a assuré que 79% d'entre eux ont réussi à s'intégrer dans la vie active.