Le crédit à la consommation, destiné à encourager la production nationale, ne pourra être lancé qu'après la classification des entreprises par les ministères du Commerce et de l'Industrie. C'est ce que pensent, en substance, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le Conseil national consultatif de la promotion de la PME (CNCPME). Initié par l'UGTA pour relancer et booster la production nationale afin de faire face notamment au nouveau règlement du commerce international imposé par l'Organisation mondiale du commerce et l'Union européenne, le crédit à la consommation ne sera donc effectif qu'après le premier trimestre de l'année en cours. Selon le SG de la Fédération des travailleurs du textile et du cuir, affiliée à l'UGTA, Tahar Takdjout, les entreprises doivent être d'abord classifiées pour connaître exactement leur taux d'intégration dans la fabrication de leurs produits. Selon le syndicaliste, il faut que ce produit ait un taux d'intégration minimum de 40% pour qu'il soit considéré comme de fabrication nationale. Toujours selon Takdjout, le taux d'intégration de la majorité des entreprises algériennes ne dépasse pas les 20%. « Il faut trouver un moyen pour encourager les entreprises nationales à augmenter leur taux d'intégration car c'est la seule façon d'assurer leur pérennité », estime le syndicaliste. Ce dernier propose de soutenir ces entreprises dans le processus du crédit à la consommation durant deux années pour les motiver à apporter une valeur-ajoutée au produit fabriqué. Le président du CNCPME, Zaïm Bensaci, quant à lui, soutient que le crédit à la consommation a pour objectif d'inciter l'entreprise algérienne à devenir plus compétitive. Bensaci estime également que le seuil d'intégration de 40% est un critère très motivant. « Ce taux exigé aux producteurs nationaux est une bonne chose, car il va les pousser à faire aussi de la sous-traitance pour pouvoir atteindre les 40% d'intégration », explique-t-il. Le président du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI), Kamel Moula, indique, pour sa part, que le crédit à la consommation doit être accompagné par d'autres mesures incitatives qui délivreront l'entreprise de l'étranglement bureaucratique. « Le crédit à la consommation ne peut qu'être bénéfique aux producteurs algériens, mais il reste beaucoup à faire pour que l'entreprise algérienne émerge. La crise économique mondiale et la mondialisation nous obligent à redresser notre économie », souligne le patron de Venus. Selon lui, les pouvoirs publics doivent relancer à court terme l'économie nationale à travers des mécanismes simples pour que l'entrepreneur s'engage dans la performance. « Le producteur national et l'importateur ont les mêmes avantages. Cette situation explique le sous-développement de l'entreprise car, tout simplement, l'environnement n'est pas favorable à son expansion », note le président du CEIMI, qui met en exergue la complication du processus d'investissement et le parcours du combattant pour trouver du foncier.