L�adh�sion de l�Alg�rie � la Zone arabe de libre-�change (Zale) suscite les appr�hensions des op�rateurs nationaux quant � la capacit� de l��conomie alg�rienne � s�adapter � cette ouverture et au probl�me de la certification d�origine des produits import�s. Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir) - Jeudi prochain, le ministre du Commerce, El-Hachemi Dja�boub, rencontrera des organisations et des associations patronales pour d�battre de l�adh�sion de l�Alg�rie � la Zone arabe de libre-�change (Zale). L�occasion pour le ministre du Commerce de convaincre, de rassurer ses interlocuteurs sur l�opportunit� d�une adh�sion qui, pourtant, n�a cess� de susciter les appr�hensions, voire l�hostilit� des op�rateurs nationaux. Or, quelle est la nature de ces appr�hensions ? Elles sont li�es essentiellement � l�impact de cette adh�sion, effective depuis un mois, sur la production nationale. A ce propos, tant le Conseil consultatif pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (CNCPME), le Club des entrepreneurs de la Mitidja (CEIMI) que le Forum des chefs d�entreprises (FCE) ont �voqu� la capacit� de l��conomie nationale � s�adapter � cette ouverture et le probl�me de la certification d�origine des produits import�s par le biais de cette Zale et exon�r�s de droits et taxes. La certification d�origine des produits : probl�matique Pour le pr�sident du CNC-PME, Za�m Bensaci, la mise en place d�une zone de libre-�change suppose la d�finition d�une liste de produits admis en suspension totale de droits et taxes en contrepartie de l�identification de l�origine des produits. Lors d�une r�cente intervention m�diatique, Za�m Bensaci redoutait la mani�re avec laquelle cet accord sera appliqu�. �Comment d�finir l�origine des produits entrants ?� interrogera-t-il. Ce qui n�est pas ais� � d�montrer et d�autant que les produits alg�riens ne disposent pas, eux, d�un label de qualit� � l�export. Pour le pr�sident du CCP-PME, ce qui est en cause ce n�est pas tant l�existence de textes que la mani�re de les appliquer. Dans le m�me ordre d�id�es, le CEIMI et le FCE ont relev� le probl�me des certificats de complaisance, des faux certificats accord�s � des produits, parfois import�s de Chine ou d�ailleurs, et introduits sur le march� alg�rien sous un label arabe. Ainsi que la fraude importante � l�importation, notamment sous la forme de sous-d�clarations de valeurs ou de d�valorisation de la qualit� des produits, de fausses d�clarations sur les quantit�s. L��conomie nationale, ses tares Mais c�est surtout la capacit� de l��conomie nationale � s�adapter � cette ouverture qui reste sujette � caution pour le FCE. Sugg�rant de diff�rer cette adh�sion dans le temps, cette association patronale a consid�r�, r�cemment, que les pays arabes pr�sentent un niveau de comp�titivit� des facteurs de production bien plus �lev� que celui national et que les syst�mes fiscaux ne sont pas comparables. Voire le fait que le degr� d�organisation de l��conomie nationale est insuffisant : institutions et m�canismes de sauvegarde non pr�ts, mise � niveau des entreprises non achev�e, profusion d�activit�s informelles, la fraude importante � l�importation, des circuits de distribution compl�tement d�sarticul�s. Selon l�analyse du FCE, le surcro�t d�ouverture fera peser des risques importants sur l��conomie alg�rienne : d�veloppement compromis de plusieurs secteurs (agroalimentaire, �lectrom�nager�.), fermeture d�entreprises et mise en ch�mage de milliers de personnes� En d�autres termes, l�ouverture �conduite dans ces conditions est porteuse de dangers pour l��quilibre et la survie des entreprises alg�riennes, parce que celles-ci, globalement, n�ont pas encore b�n�fici� des effets des r�formes de seconde g�n�ration qui commencent � peine � �tre d�finies et � �tre mises en �uvre�, est-il avanc� par le FCE. Au-del� des assurances du ministre du Commerce M�me si ce forum patronal soutient la r��lection du principal promoteur de cette adh�sion, le ministre du Commerce aura n�anmoins fort � faire pour lever tous les doutes. Et ce au-del� de son assurance que l�objectif de cet �accord politique strat�gique� �n�est pas de pousser l�entreprise alg�rienne � la fermeture. Nous souhaitons, au contraire, ouvrir notre march� de mani�re intelligente de sorte que l�Etat en tire profit�. Ou en �voquant les dispositions de l�article 15 de cet accord qui permet � tout pays membre de demander une liste n�gative de produits � ne pas importer pendant une p�riode d�termin�e avec une quantit� fix�e. A charge cependant que l�Alg�rie soit d�abord membre et fasse du commerce intra-arabe et que l�existence de concurrence d�loyale, de dumping ou de menace sur une fili�re donn�e soit prouv�e. Et en observant que le certificat d�origine est d�livr� par une autorit� �tatique dont l�authenticit� peut �tre v�rifi�e in situ et � n�importe quel moment.