Le réseau de surveillance des grippes de forme sévère mis en place au centre hospitalo-universitaire de Tizi Ouzou n'a détecté aucun nouveau cas dans la wilaya. « Après l'annonce des trois décès de la grippe AH1N1 dans la wilaya, il est de notre devoir de convoquer un point de presse pour lever toutes les équivoques. » Tels ont été les propos qu'a tenus le DG du CHU de Tizi Ouzou, le Pr Abbès Ziri, avant sa rencontre avec les médias. Accompagné d'une équipe d'experts en épidémiologie et infectieux, dont les professeurs Toudeft, Afir et le Dr Touat, il est revenu sur la chronologie des événements. Pour le Pr Ziri, il n'y a pas lieu de s'alarmer. « Le virus AH1N1 s'est humanisé et sa grippe est devenue saisonnière au même titre que toutes les autres grippes saisonnières que nous enregistrons notamment durant cette période hivernale », dit-il. Le docteur Touat précisera qu'« en 2009, la grippe AH1N1 ou grippe porcine a fait l'objet d'une pandémie, mais dès que le virus a été canalisé et bien répertorié, il est devenu aussi banal que tous les autres virus pouvant provoquer une grippe. Même dans les pays les plus développés, la grippe reste en tête des maladies virales qui tuent ». Le Pr Ziri a insisté sur la prévention et la sensibilisation. Il illustrera ses propos avec les exemples des enfants et de l'époux de la première personne décédée. « Dès que nous avons cerné qu'il s'agissait du virus dont nous parlons, nous avons mobilisé toutes nos équipes et celles des structures de santé de proximité pour interroger leur environnement immédiat. Cette surveillance nous a permis d'écarter toute idée d'épidémie. Hormis ces trois cas, nous n'avons enregistré aucun autre malade au sein de la famille ou chez les personnes en contact avec cette dernière. » Le Dr Touat a insisté sur la prévention notamment chez les malades sujets à certaines pathologies chroniques et la femme enceinte. « A l'issue du premier trimestre de grossesse, la femme enceinte se doit de se prémunir contre la grippe en se faisant vacciner du fait que passer le cap du premier trimestre, il n'y a plus de contre-indications », dit-il. Le Pr Ziri insiste sur la vaccination. « C'est un geste simple qui permet de se prémunir contre la grippe et ses éventuelles complications. » Surtout que, pour lui, « les pouvoirs publics ont mis à la disposition des citoyens suffisamment de doses de vaccin ». La DSP a mis à la disposition des hôpitaux et des polycliniques de la wilaya, 34.000 doses de vaccins. Pour le Pr Ziri, il n'y a pas lieu de s'alarmer car la grippe reste une pathologie que tout humain peut contracter. Selon le Pr Afir, le service des urgences du CHU ne connaît pas une affluence particulière de personnes souffrant de grippe. « Nous recevons comme chaque année à la même période un grand nombre de personnes souffrant de cette pathologie mais dans des proportions normales. » Précision des conférenciers, toute grippe peut être mortelle lorsqu'elle survient chez des personnes vulnérables (femme enceinte, malade chronique, personne souffrant de détresse respiratoire, d'immunodépression).