La France, en état d'alerte maximale, se donne tous les moyens pour combattre la menace terroriste dramatiquement vécue lors des attentas de Paris. Les propositions, exigées sous huitaine par le président Français Hollande, donnant d'abord un coup d'arrêt à la réduction programmée des effectifs de l'armée (22.000 postes en moins d'ici 2017) et mobilisant 15.000 policiers et soldats pour sécuriser les sites sensibles, Manuels Valls, a détaillé la batterie de « mesures antiterroristes » visant le renforcement en moyens humains et financiers des services de sécurité jugées défaillants dans la surveillance des filières terroristes au menu également de la séance d'audition du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, à l'Assemblée nationale. De ce fait, un projet de loi sur le renseignement sera débattu, en mars prochain, au Parlement. Mais face à la « menace protéiforme », le financement à hauteur de 425 millions d'euros (735 millions frais de personnels inclus) est destiné au recrutement et à la modernisation des systèmes informatiques et des équipements (armement, gilets pare-balles...). Plus généralement, 60 millions d'euros vont être spécifiquement consacrés, dans les 3 prochaines années, à la « prévention de la radicalisation », a précisé le Premier ministre français. Les dépenses triennales, prélevées « année par année » par des économies sur l'ensemble du champ de la dépense publique, sont consacrées à la création de 2.680 emplois supplémentaires (1.400 seront créés au ministère de l'Intérieur, dont 540 en 2015, 950 pour la Justice, 250 pour la Défense et 80 pour les Finances). Dans le monde carcéral voué à l'isolement des détenus radicaux, Valls a décidé d'instituer, sur le modèle d'expérimentation de la prison de Fresnes, « cinq nouveaux quartiers » confortés par le recrutement de « 60 aumôniers » qui s'ajouteront aux 182 déjà existants. Le tour de vis muscle l'approche sécuritaire voulue indissociable de la refonte éducative dédiée au respect de la laïcité, de la diversité et à la formation civique des jeunes. Reste le goulot d'étranglement qui perturbe la stratégie de lutte commune contre le terrorisme en Europe : l'épineux fichier européen des passagers aériens, prévu par une directive de 2011 et bloqué au Parlement européen qui réclame au préalable une législation commune sur la protection des données. Très attendue à Bruxelles, où la Commission européenne s'affaire à mettre au point son plan d'attaque, la question a été appréhendée par Paris travaillé par le contingent des « 3.000 personnes à surveiller », entre Français et étrangers résidant en France (1.300 en augmentation de 130% en un an), des filières plus anciennes (400 à 500) ou activant dans le cyberterrorisme.