Le dossier des réformes du secteur des transports est sur le bureau du Premier ministre. Ce dossier prévoit une métamorphose totale des transports portuaire, maritime et terrestre qui rentrent dans la phase de complémentarité entre le public et le privé. C'est ce qu'a déclaré, hier, Amar Ghoul, ministre des Transports, lors d'un point de presse organisé au siège de son département, après sa rencontre avec le président du FCE, Ali Haddad. Pour le ministre, la rencontre entre les deux parties s'est déroulée dans un climat de franchise, sincérité et de responsabilité. « Nous avons abordé les aspects positifs et négatifs du secteur », a affirmé Ghoul, qui opte pour une nouvelle politique visant la complémentarité entre les secteurs public et privé. Le ministre, qui évite la question sur l'ouverture du capital de la compagnie aérienne Air Algérie, précise, par contre, que la loi actuelle sur l'investissement autorise les opérateurs économiques nationaux à investir dans le transport aérien. Evoquant le transport maritime, Ghoul explique qu'il est inconcevable qu'en 2015, l'Algérie participe avec 1% dans le transport maritime mondial. Selon lui, le renforcement de la flotte avec 27 nouveaux navires augmentera la capacité du transport maritime algérien à 30%. Pour le ministre, c'est là que la complémentarité du privé intervient pour renforcer la flotte nationale maritime. De son côté, le patron du FCE, Ali Haddad, a soutenu que le privé algérien peut relever les défis en s'engageant dans des secteurs stratégiques comme les transports. « Les compagnies étrangères du transport maritime accaparent les 5 milliards de dollars que l'Algérie paye chaque année pour réceptionner les marchandises. Cela, sans compter les 20.000 dollars la nuitée à payer lorsqu'il s'agit d'un retard enregistré durant l'opération du déchargement. Le problème est qu'en Algérie, il y a une compagnie nationale qui affrète des bateaux pour des étrangers et non aux affréteurs nationaux », dira Haddad, qui aborde le soutien et le renforcement d'Air Algérie pour qu'elle devienne plus compétitive. Le patron du FCE estime qu'Air Algérie doit étendre plutôt son réseau international, tout en cédant une partie du réseau national au privé algérien. Ali Haddad soutient que le privé algérien constitue la seule alternative qui puisse hisser l'économie nationale, à condition que l'Etat entame une réforme profonde dans trois secteurs-clés : banque, télécoms et transport aérien. Il annonce qu'un forum africain sera organisé l'été prochain afin que le privé national entame son programme d'exportation vers l'Afrique, qui reste un grand marché à conquérir. Amar Ghoul affirme, également, que le dossier des réformes du secteur du transport comprend un chapitre important, celui du cahier des charges qui avantagera le privé national, à condition que ce dernier respecte la qualité des prestations de services.