L'affaire du touriste français Hervé Gourdel est close sur le plan identification. Les experts de l'Institut national de criminologie et de la criminalistique (INCC) ont remis, mercredi dernier, l'expertise du corps au juge d'instruction près le pôle judiciaire spécialisé de Sidi M'hamed, à Alger, a indiqué une source judiciaire. La dépouille sera transférée dans les prochaines 48 heures en France par des membres de sa famille. « C'est possible que demain (ndlr, aujourd'hui), la dépouille soit remise aux membres de sa famille en présence des représentants des ministères de la Justice, de l'Intérieur et de l'ambassadeur de France en Algérie », a précisé notre source. Les spécialistes de l'INCC ont procédé, durant une semaine, à l'identification scientifique du ressortissant français Hervé Gourdel, enlevé le 21 septembre dernier par un groupe terroriste puis assassiné. Des analyses effectuées par des spécialistes en médecine légale, en biologie, en anthropologie, en odontologie et en microtraces, ont abouti dans un premier lieu à la confirmation de l'identité du touriste français, avait précisé le ministère de la Défense nationale. Les experts ont recouru à la reconstitution de la face (visage) du ressortissant sur la base de son crâne et de ses cheveux. Des spécialistes de l'INCC en entomologie criminelle ont également effectué des analyses d'entomologie afin de déterminer la date exacte de la mort (l'entomologie criminelle, basée sur l'étude des insectes qui se nourrissent du cadavre, permet de déterminer le moment de la mort, quelques mois ou quelques années après sa survenue). En outre, ces résultats ont été complétés par les tests ADN de référence finale, et ce, conformément au protocole international en usage. Une approche de profils entre le ressortissant français et son père a été réalisée par les experts de la GN. L'acte de décès a été délivré hier matin par les autorités algériennes. La dépouille sera rapatriée incessamment à bord d'un avion vers la France suite à la finalisation de toutes les formalités. « Il n'existe aucune procédure judiciaire spéciale pour le rapatriement de la dépouille », a précisé Me Noureddine Benissad, avocat à la cour. Il est à rappeler que le lieu d'enterrement du corps décapité du touriste a été retrouvé suite à l'exploitation des renseignements fournis par un terroriste arrêté dans la commune d'Abi Youcef, dans la daïra d'Aïn El Hammam, à 60 km à l'est de Tizi Ouzou. L'enquête sur l'enlèvement toujours en cours Sur le plan judiciaire, les investigations du juge d'instruction chargé du dossier au niveau du pôle judiciaire spécialisé de Sidi M'hamed se poursuivent toujours. Les six accompagnateurs du ressortissant français ont été placés sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction du tribunal de Bouira. Ils sont poursuivis pour n'avoir pas informé les autorités de la présence d'un ressortissant étranger. En outre, les investigations ont permis d'identifier les terroristes auteurs de l'enlèvement et de l'assassinat. Trois des ravisseurs ont été neutralisés. Le 23 décembre dernier, l'ANP avait abattu le chef du groupe terroriste, activement recherché, Abdelmalek Gouri, alias Khaled Abou Souleymane, dans une embuscade tendue par un détachement spécial de l'Armée à Boumerdès.