« Le bruit suscité autour de l'exploitation du gaz de schiste à In Salah est fomenté », a déclaré, jeudi dernier, Amar Saâdani, SG du FLN, à l'ouverture de la réunion des mouhafedh et des présidents des commissions transitoires du parti. Pour lui, le monde connaît, aujourd'hui, « une véritable guerre énergétique » et « la guerre sur le gaz de schiste s'étend de l'Ukraine à l'Algérie ». Evoquant la lettre adressée la veille au chef de l'Etat, Saâdani a précisé que « le FLN n'aurait pas évoqué le Sud s'il n'avait vu ce qui s'est passé dans le Sahara des autres pays à l'instar de la Libye, de l'Egypte et du Mali ». « Le Sahara est miné. Des mains étrangères font bouger les choses. Ce n'est pas de la langue de bois. Nos ambassades à l'étranger sont bien informées sur ce terrain », a-t-il affirmé. L'enjeu principal du colonisateur n'est pas le gaz de schiste mais l'uranium, estime Saâdani. « La colonisateur veut un Sahara vidé de sa population. La France a besoin de l'uranium qui se trouve au Mali, au Niger et à Tamanrasset. La gaz de schiste ne l'intéresse pas », a-t-il fait savoir. Saâdani a avancé que Sonatrach est victime d'un complot. « Sonatrach est une entreprise nationale qu'on a essayé et qu'on essaye de casser », a-t-il affirmé. Selon lui, la seule garantie du peuple en cette conjoncture réside dans « ses hydrocarbures et ses moyens ». Il a appelé à la tenue d'« un débat national regroupant la classe politique et la société civile » sur le gaz de schiste. « Lorsqu'il s'agit d'investissement dans les hydrocarbures non conventionnels, il ne faut pas se précipiter et avancer des propos qui ne risquent pas de plaire aux futures générations », a-t-il estimé, préconisant de « faire appel aux experts en énergie ». Le leader du FLN a tenu à « remercier » le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour « les décisions courageuses » prises en faveur des régions du Sud. « D'autres décisions suivront prochainement », a-t-il affirmé. Le congrès se tient au niveau de la base A propos de la situation interne du parti, Amar Saâdani a expliqué que le « FLN n'a pas reporté son congrès » dans la mesure où la tenue de celui-ci est tributaire des grands évènements nationaux dont la révision constitutionnelle. « Nous ne pouvons pas tenir le congrès avant la révision constitutionnelle au risque d'élaborer de nouveaux statuts du parti qui soient en contradiction avec la prochaine Constitution », a-t-il justifié. Saâdani a appelé les mouhafedh à « se préparer de manière sérieuse » à ce rendez-vous en revenant à la base. « Les gens croient que le congrès va se tenir à Hydra. Non, il va se tenir au niveau de la base. Nous allons commencer par l'installation des commissions locales et de wilaya avant la commission nationale. Cette dernière va s'inspirer des propositions faites par la base dans la préparation du congrès. Il est question de tenir le congrès des kasmas et des mouhafadha avant le congrès national », a-t-il indiqué. Ce procédé, souligne-t-il, « ne va pas plaire à certains habitués des bureaux et des réceptions et c'est ce qui a fait que la base et les militants du parti ont été exclus ».