Le rapporteur spécial onusien sur le droit à l'éducation du Conseil des droits de l'homme, Kishore Singh, a souligné, hier à Alger l'« impératif » pour l'Algérie de répondre à la qualité de l'éducation, en vue de renforcer les acquis réalisés dans ce domaine. « C'est la qualité de l'éducation qui est le plus grand défi de l'Algérie dans ce domaine. Le gouvernement doit, en effet, répondre de toute urgence à l'impératif de la qualité de l'éducation. Cela nécessite une refonte de la pertinence et de la qualité de l'enseignement », a estimé Singh à l'occasion d'une conférence de presse qu'il a animée à l'issue de sa mission en Algérie. Tout en recommandant de « rehausser » le niveau d'acquisition scolaire, le rapporteur onusien a recommandé notamment « l'amélioration de la formation des enseignants (...) pour transmettre les valeurs des droits de l'homme et de citoyenneté démocratique ». Il a ajouté que l'une des « faiblesses » du système éducatif en Algérie réside dans « l'insuffisance d'indicateurs, indispensables pour le suivi et l'évaluation des progrès accomplis dans la réalisation du droit à l'éducation pour tous ». Singh a préconisé également de trouver des solutions aux problèmes de l'abandon scolaire, du redoublement et de la surcharge dans les écoles. Concernant les enfants les plus vulnérables, il a noté que des « réformes doivent être engagées afin que leur accès à l'éducation soit amélioré », précisant que cela est « urgent » notamment pour les enfants porteurs de handicap. Soulignant, par ailleurs, l'engagement du gouvernement algérien à poursuivre ses actions pour améliorer la qualité du système national d'éducation, le rapporteur onusien a rappelé qu'une « grande priorité » a été donnée à ce secteur, de même qu'« un processus général de démocratisation de l'éducation a été engagé ». Il a salué, à ce propos, les efforts accomplis par l'Algérie dans la réalisation du droit à l'éducation « tant au niveau des infrastructures scolaires et universitaires, que des moyens alloués » à ce secteur. Il a cité, entre autres, le taux de scolarisation au niveau primaire qu'il a qualifié d'« excellent », la parité garçons-filles, ainsi que la stratégie nationale d'alphabétisation (2007-2016) et sa mise en œuvre, relevant qu'il est « remarquable » qu'en conformité avec ses obligations internationales et constitutionnelles, le gouvernement algérien « assure la gratuité de l'éducation à tous les niveaux ». Selon l'invité de l'Algérie, il s'agit de « préserver ces acquis fondés sur le concept de l'éducation comme bien public », considérant qu'il serait « important » d'élaborer une loi qui remplacerait le décret exécutif du 24 mars 2004 fixant les conditions de création, d'ouverture et de contrôle des établissements privés d'éducation et d'enseignement. « L'objectif primordial étant de réglementer l'éducation privée et de sauvegarde de l'éducation comme un bien public », a-t-il préconisé.