Un bon climat d'affaires et moins de paperasserie. Voilà ce que demandent les hommes d'affaires hollandais pour venir investir en Algérie. Jeudi dernier, lors d'un forum économique qui a réuni les hommes d'affaires des deux pays, la ministre néerlandaise du Commerce extérieur, de la Coopération et du Développement, Liliane Ploumen, a rappelé ces principes. Accompagnée de 13 chefs d'entreprise, elle a souligné que ce forum est une opportunité pour faire connaître l'expérience hollandaise dans plusieurs domaines et de découvrir les opérateurs algériens. « Les sociétés hollandaises sont intéressées par des partenariats d'investissement et de commerce dans un bon climat d'affaires avec moins de paperasserie », a-t-elle précisé. Elle a exhorté les participants à la rencontre à « avoir une conduite d'affaires responsable pour contribuer au développement de l'Algérie et des Pays-Bas ». Les Hollandais visent les secteurs de l'énergie (pétrolier et gazier), l'agriculture, l'industrie, le transport maritime et la gestion des déchets. Mme Ploumen, qui rappelé que la Hollande est le 13e fournisseur de l'Algérie à partir du port de Rotterdam, a indiqué que son pays possède une longue expertise et un savoir-faire dans les infrastructures portuaires et maritimes, dans la construction navale et occupe la deuxième place mondiale dans les produits agricoles et, notamment, dans la production de lait. « Les relations économiques entre les deux pays s'inscrivent dans une vision à long terme. Il faut essayer de faire en sorte d'apporter une plus-value et de l'expertise tout en apprenant des Algériens », a-t-elle souligné. Dans cette optique, elle a affirmé que son pays « soutient l'Algérie en vue de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce ». Trois projets pour plus de un milliard de dinars Pour sa part, le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a insisté sur le volume des échanges avec ce pays qui se rapproche des 5 milliards de dollars annuellement. « L'existence de relations politiques et de coopération stables et régulières constitue un atout majeur pour impulser une nouvelle dynamique dans la consolidation des relations économiques et commerciales algéro-néerlandaises », a-t-il noté. Le ministre a estimé que l'Algérie devra, également, placer ses produits sur le marché hollandais et promouvoir ainsi ses exportations hors hydrocarbures. Le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et les Pays-Bas est passé de 1,88 milliard de dollars en 2002 à plus de 6,2 milliards de dollars en 2012. « En dépit d'un excédent commercial en faveur de l'Algérie, ces échanges sont dominés par les hydrocarbures qui représentent 97% des exportations nationales avec 3,48 milliards de dollars pour les huit derniers mois de 2014 », a précisé Benyounès. L'Algérie a importé des Pays-Bas du tabac (158 millions de dollars), des combustibles minéraux (132 millions de dollars), du lait et ses dérivés (80 millions de dollars) et des produits pharmaceutiques (51,7 millions de dollars). Pour les investissements néerlandais en Algérie, trois projets ont été déposés auprès de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), dont l'un a été réalisé et deux autres sont en cours de l'être dans les domaines des services et de l'industrie pour un montant de 1,432 milliard de dinars, selon le ministre et une responsable auprès de l'Andi. Le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, Laïd Benamor, a déploré que la coopération économique entre les deux pays « n'ait pas atteint le niveau requis ». Pour cet opérateur, le savoir-faire néerlandais contribuerait à réduire la facture d'importation de la poudre de lait dont le montant a dépassé les 2,66 milliards de dollars. Pareil pour le tourisme qui, selon Benamor, reste un marché vierge de plus de 2 milliards de dollars.