Après une journée de sensibilisation sur le SIDA en 2009, la Protection civile de la wilaya d'Alger, récidive, cette année, en organisant, hier, une autre journée sur le diabète. La Protection civile a voulu initier ses officiers sur cette maladie aux premiers gestes face à une victime atteinte de diabète. Le président de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger (ADWA), Fayçal Ouhada et le médecin coordinateur au niveau de la maison des diabétiques, M. Habetouche, ont animé la journée d'étude pour les officiers de la Protection civile en collaboration avec le laboratoire «Santelab». M. Ouhada a affirmé que le rôle de l'association est d'enraciner la culture de la prévention chez les citoyens. «Une personne obèse est sujette au diabète et si en plus elle fume, elle est exposée doublement», observe-t-il. Pour lui, il est préférable de se faire dépister à partir de l'âge de 40 ans pour «débusquer» précocement les nouveaux cas. Selon les chiffres en sa possession, il y aurait 25% des jeunes atteints de diabète alors que 20% des malades recensés au niveau de l'association sont insulinodépendants. Autre suggestion de l'ADWA : tous les malades chroniques doivent avoir en leur possession et en permanence des cartes autour du cou, pour faciliter au médecin ou au pompier les gestes de premier secours en cas de malaise. Pour le Dr Habetouche, il faut aussi revoir les habitudes alimentaires et éviter le mode de consommation des pays industrialisés. «Avec une alimentation riche en graisse et en sucre, et la sédentarisation c'est la porte ouverte au diabète», affirme le médecin. Mais il n'y a pas que ces facteurs. Le stress et les chocs ou traumatismes subis durant les années de terrorisme ont laissé de profondes séquelles. «Ces deux facteurs, a-t-il souligné, se répercutent maintenant sur les jeunes. Chez les plus de 40 ans, les signes sont presque absents car il n'y a pas de symptôme. C'est lorsqu'il y a des complications rénales, l'hypertension artérielle ou des troubles cardiovasculaires que l'on se rend compte de la présence du diabète. C'est pour cela qu'il est recommandé pour les quadragénaires de se faire dépister à temps», a-t-il expliqué. La pratique d'une activité sportive s'avère également salvatrice. Et il n'est pas nécessaire d'avoir autour de soi un stade, ou une salle omnisports pour la faire. «Le fait de marcher une demi-heure par jour fait travailler les muscles et chasse la graisse qui s'y accumule», observe M. Habetouche. Au niveau des maisons des diabétiques, il est prévu la création de «pool» composé de psychologues, d'ophtalmologues, de dentistes, d'équipes de soins pour prendre en charge le pied du diabétique et des médecins spécialistes pour prévenir les complications. Mais le premier maillon de cette longue chaîne, selon le Dr Habetouche est la sensibilisation du médecin généraliste qui doit détecter en premier le diabète pour ensuite orienter le malade vers le diabétologue.