Pour la Gendarmerie nationale (GN), le problème ne réside pas dans l'application de la loi. « Nos unités sur le terrain veillent à ce que les usagers de la route respectent le code de la route. La sécurité routière est une question de comportement du conducteur », a précisé le responsable de la communication de la GN, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud. Il a rappelé que l'action de son institution repose sur deux volets : sensibilisation à destination des bus de transport de voyageurs et des camions poids lourd et application de la loi. L'officier supérieur a également mis l'accent sur le rôle de la société civile qui doit mener des actions de sensibilisation à l'endroit des transports scolaire et public. « Les associations des parents d'élèves doivent aussi faire pression. Des enfants trouvent la mort sur les routes, heurtés par des camions et des bus », a-t-il ajouté. Dans cette optique, le même responsable a insisté sur le rôle du citoyen qui doit dénoncer l'excès de vitesse des chauffeurs de bus. « Des voyageurs acceptent, à la demande du conducteur, de descendre du bus surchargé et de le rejoindre juste après le point de contrôle des gendarmes, pour éviter les sanctions. D'autres restent indifférents à l'excès de vitesse et aux dépassements dangereux. Dans le cas de l'accident mortel de Koléa, il ne s'agissait pas de l'état de la route ou de l'état du bus mais d'un dépassement dangereux effectué par le chauffeur », constate-t-il.Par ailleurs, la division de la sécurité routière de la GN a plaidé pour la mise en place des mécanismes urgents tel le chronotachygraphe, ou « mouchard », comme prévu dans l'article 49 de la loi 14/01. Un schéma de circulation et des radars informatisés Pour la Protection civile (PC), la situation est inquiétante, ce qui nécessite la prise de mesures urgentes et efficaces. « Il faut que les conducteurs aient une formation de base pour qu'ils puissent maîtriser leurs moyens de locomotion en temps d'intempéries et durant la nuit », souligne le sous-directeur des statistiques et de l'information à la direction générale de la Protection civile, le lieutenant-colonel Farouk Achour. « Les chauffeurs, notamment des bus de voyageurs, doivent aussi avoir un minimum de connaissance sur les systèmes de freinage », précise-t-il. Parmi les propositions de la PC, le renforcement de la législation, la mise en place d'un schéma de la circulation routière, la révision du code de la route et l'acquisition des radars informatisés. « La sécurité routière est une responsabilité collective, un problème qui nous concerne, car nous sommes tous des usagers », rappelle l'officier supérieur. La police pour une « black list » des chauffards récidivistes La sûreté nationale a transmis une série de recommandations aux pouvoirs publics concernant les accidents de la circulation routière. Elle insiste, entre autres, sur la nécessité de la mise en place d'un fichier national des chauffards récidivistes « Black list ». Le permis de conduire à points et la révision du code de la route sont également parmi les revendications principales de la sûreté nationale pour réduire les accidents de la route, outre le durcissement des conditions d'obtention du permis de conduire, l'actualisation de l'arrêté ministériel de 1984 qui définit les maladies incompatibles avec la conduite et l'automatisation du système des sanctions. La police insiste également sur le renforcement des moyens de contrôle des dépassements dangereux sur les axes routiers.