Le 55e anniversaire des essais nucléaires français de Reggane (Adrar) a été commémoré, hier, lors d'une cérémonie de recueillement, au pied de la stèle érigée en souvenir de cet événement à la place des Martyrs, à la mémoire des victimes de ce crime abominable perpétré par la France coloniale. Une exposition a été mise sur pied, à cette occasion, en coordination avec le secteur de l'environnement et le mouvement associatif, pour montrer toute l'atrocité de ces explosions, mais aussi mettre en avant les actions menées pour la délimitation, sur 18 km, du site de ces explosions nucléaires, localisées à 65 km de la ville d'Adrar. Lors d'une rencontre organisée au siège de la commune de Reggane (150 km au sud d'Adrar), le président de l'Association 13-Février 1960, Omar Hamel, a appelé à la nécessité de mettre à nu les atrocités commises par le colonialisme, par la conjugaison des efforts des différents intervenants, notamment par la recherche scientifique, afin d'apporter les vérités scientifiques sur les séquelles de ces explosions aussi bien sur la santé de l'homme que sur l'environnement. La région a besoin de davantage d'actions pour protéger ses populations de ces séquelles, en mettant en place les moyens de dépistage précoce des différentes pathologies pouvant résulter des effets des radiations nucléaires, ainsi que les structures de santé nécessaires, en plus du nettoiement de la région des irradiations causées par ces essais nucléaires, a souligné Hamel. Des films documentaires ont été projetés lors de cette rencontre pour montrer des exemples de souffrances des populations de la région où sont, depuis, apparues des maladies diverses et étranges, ayant entraîné des malformations faciales et fonctionnelles, en plus de présenter des témoignages vivants sur cet abominable crime. Le wali d'Adrar a fait état, dans ce cadre, de la détermination des pouvoirs publics de prendre en charge cette région, dans les différents domaines, à travers un projet de clôture du site des explosions, la prise en charge sanitaire des personnes qui en sont victimes et l'implication de l'Université pour une approche scientifique sur la question.