L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui a entamé, mercredi dernier, une nouvelle tournée dans la région, sera aujourd'hui dans les camps des réfugiés sahraouis. Cette tournée s'inscrit dans le cadre de la préparation d'un nouveau round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, a indiqué, jeudi dernier, le coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), M'hamed Khaddad. « Cette visite de Ross et celle de Kim Bolduc, chef de la Minurso, effectuée la semaine passée, sont une expression claire de l'échec des tentatives marocaines pour contrecarrer les efforts de l'ONU dirigées pour régler le conflit du Sahara occidental », a estimé le responsable sahraoui. « En attendant de tenir un référendum, l'ONU, représentée dans sa mission au Sahara occidental, doit avoir les pouvoirs pour surveiller et signaler la situation des droits de l'Homme et travailler pour le respect du statut juridique du Sahara occidental et l'arrêt de l'exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles sahraouies », a ajouté Khaddad. Le Conseil des ministres sahraoui avait salué, il y a une semaine, le retour de Christopher Ross et la prise des fonctions de Kim Bolduc. Il avait également réitéré la « bonne foi » de la partie sahraouie à continuer de coopérer avec les Nations unies dans « un cadre strict et clair » visant à la décolonisation du Sahara occidental par le biais d'un référendum libre, juste et impartial devant permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination. Au terme d'un entretien tenu la semaine dernière au camp des réfugiés sahraouis de Smara, avec Mme Bolduc, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, avait exprimé l'engagement de la partie sahraouie à aider la responsable onusienne dans le cadre de sa Mission qui consiste en l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Que dira Christopher Ross qui n'a plus effectué de déplacement dans la région depuis un an et qui doit présenter un rapport au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avant la fin du mandat de la Minurso en avril 2015 ? Les Sahraouis et des ONG internationales des droits de l'Homme souhaitent que le Conseil de sécurité dote enfin la Minurso d'un mécanisme pour la surveillance du respect des droits de l'Homme. Rabat, qui refusait jusqu'ici de recevoir l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies après son dernier rapport, rejette tout dispositif de surveillance du respect des droits de l'Homme. Ses interventions dans les coulisses de l'ONU, l'année passée, ont fait que le Conseil de sécurité des Nations unies ait adopté, le 29 avril 2014, une résolution prorogeant d'une année supplémentaire le mandat de la Minurso sans inclure de mécanismes d'observations des droits de l'Homme. Qu'en sera-t-il cette année ? Ban Ki-moon a averti alors que si rien n'avançait d'ici à la fin avril 2015, c'est tout le cadre des négociations qui est en vigueur depuis 2007 qui sera remis sur la table. Une révision de l'actuel processus pourrait ouvrir, selon l'avis des juristes, à l'inscription du plus vieux conflit colonial en Afrique sous le chapitre VII des Nations unies.