Les Scouts musulmans algériens comptent désormais renouer avec « leur mission originelle ». Celle d'inculquer aux générations futures l'amour de la patrie et la conscience nationaliste, après une dure période (années 1990) qui avait détourné le mouvement de sa vocation initiale. Maintenant que le pays est stable, il n'y a aucune raison pour persister dans cette démarche. C'est ce qu'a annoncé, hier, au forum d'El Moudjahid, Mohamed Bouallag, le commandant général des SMA. « Je suis élu sur la base d'un programme et de nouvelles méthodes de travail pratique, en privilégiant le partenariat national », a-t-il insisté. Il s'agit de « raviver l'esprit nationaliste des SMA », fera-t-il savoir, précisant que les plus grands chantiers qui attendent le mouvement concernent la réinsertion des détenus. Des programmes seront également lancés en collaboration avec les secteurs de la jeunesse et de la santé pour lutter contre la drogue et les stupéfiants, la violence dans les stades et ailleurs, ainsi que les départements de l'environnement, des moudjahidine, de l'éducation, des affaires religieuses et l'Office national d'alphabétisation et d'enseignement à distance. Bouallag affirme que ce travail sera soumis à une évaluation chaque année avec des données chiffrées. Concernant le partenariat étranger qui n'est pas une priorité dans le programme de la nouvelle équipe dirigeante, le conférencier dira : « Nous préférons les scouts des pays les plus développés pour profiter de leur expérience. » Pour le financement, il souligne que l'organisation n'a pas de subventions stables. Celles-ci sont estimées, selon lui, à trois millions de dinars dans le meilleur des cas. « C'est pour cela que nous comptons diversifier nos sources en recourant au sponsoring », soutient-il. « Nous ambitionnons pour un budget stable de 70% au moins, car nos besoins sont importants », poursuit l'orateur. La priorité sera donnée, selon lui, aux régions du Sud pour y développer davantage le scoutisme. Tout en remerciant le président de la République qui accorde une grande attention au mouvement, le commandant général des SMA souhaite avoir un budget stable, à l'instar du Croissant-Rouge algérien, d'autant que le mouvement est appelé à s'élargir avec de nouvelles adhésions pour couvrir l'ensemble des communes du pays. Actuellement, ils sont 40.000 scouts, un nombre jugé faible par Bouallag, compte tenu du nombre important de jeunes que compte l'Algérie. « L'idéal est d'avoir au moins un groupe scout dans chaque commune et j'œuvrerai pour cela », a-t-il assuré. Par ailleurs, le mouvement des scouts a connu des nouveautés en son 11e congrès, surtout après les turbulences qu'il a vécues en 2008, à cause des comportements qui s'apparentent beaucoup plus « au syndicalisme et aux partis politiques qu'au scoutisme ». Pour mettre fin à ces pratiques, le 11e congrès des Scouts musulmans algériens « a révolutionné le statut du mouvement » avec les amendements introduits « à la demande de la base », selon Bouallag. Ces amendements concernent plusieurs points : l'alternance au commandement, le mandat qui est passé de 5 à 4 ans renouvelable une seule fois, le commandant général qui doit être élu par le conseil national et plébiscité par le congrès et le travail collégial. Le quartier général, qui compte 19 membres, dont 9 sont jeunes, à l'image de Raihana (23 ans) d'Aïn Defla et Adel (20 ans) d'Alger et 9 anciens, a été constitué, vendredi dernier, et se réunira vendredi prochain pour l'élaboration d'un plan de travail et du programme du présent mandat.