L'Afrique centrale se mobilise pour élaborer une stratégie commune de lutte contre Boko Haram. En l'absence du Nigeria qui ne fait pas partie de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), la réunion extraordinaire dite du Copax, décidée à l'issue d'une concertation, le 31 janvier 2015, en marge du 24e sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, a été lancée en présence de 6 chefs d'Etat du Cameroun, du Tchad, du Gabon, du Congo, de la Guinée équatoriale et de la République centrafricaine. Des délégations de la République démocratique du Congo (RDC), de Sao Tomé-et-Principe, du Burundi et de l'Angola étaient représentées par des membres de leurs gouvernements. Les 10 pays d'Afrique centrale ont ainsi convenu d'une démarche commune pour tracer une feuille de route consensuelle et opérationnelle qui doit être transmise au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine pour approbation et présentation du document au Conseil de sécurité des Nations unies. Elle s'inscrit dans le processus de mobilisation à l'échelle mondiale et régionale, conçue au sommet parisien du 17 mai 2014 et affinée à Yaoundé (7 février). L'idée de la constitution de la force régionale, forte de 8.700 hommes, essentiellement formée des troupes béninoises, camerounaises, nigériennes, nigérianes et tchadiennes, et la définition du mandat dictent les exigences d'une riposte collective pour combattre efficacement la menace que fait peser Boko Haram sur la paix et la stabilité de toute la région. « Telle devrait être la réponse de la communauté internationale et notamment de l'Union africaine et les organisations régionales », a martelé le président camerounais Paul Biya pleinement convaincu que le combat décisif contre Boko Haram et autres shebabs » est conditionné par une mobilisation internationale. Outre le nœud gordien du financement de la force africaine, le soutien aux deux pays engagés sur la ligne de front, en l'occurrence le Cameroun et le Tchad, est au cœur du débat à Yaoundé. De ce fait, le secrétaire général de la CEEAC et le représentant spécial du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour l'Afrique avaient « décidé d'activer les mécanismes appropriés de la communauté, notamment le pacte d'assistance mutuelle entre les Etats membres de la CEEAC et les dispositions pertinentes du protocole relatif au Copax, en vue de mettre en place une stratégie sous-régionale pour prêter main forte au Cameroun et au Tchad dans la lutte qu'ils mènent contre Boko Haram ». Au cri de ralliement de la « riposte globale à la menace globale », émise le 15 janvier 2015 par Paul Biya, l'Afrique fait front pour prendre son propre destin en mains et mener victorieusement la bataille contre le terrorisme.