Boko Haram, qui sévit au nord du Nigeria depuis 2002, fait craindre désormais un embrasement régional. Bien qu'il soit « bloqué » par l'armée nigériane, ce groupe, qui a proclamé un califat en août dernier, semble contrôler les Etats de Yobe, Adamawa et Borno, frontalière avec le Tchad, le Cameroun et le Niger d'où on peut apercevoir son drapeau noir. Il s'est récemment emparé de la ville stratégique de Baga et de la base de la force multinationale MNJTF. Le bilan des victimes de cette offensive, qui s'est élargie aux autres localités sur les rives du lac Tchad, n'a pas encore été déterminé mais pourrait s'avérer extrêmement élevé. Certaines sources citées par la presse ont évoqué plusieurs milliers de victimes. Seize localités auraient été rasées. Décrire l'attaque comme « la plus meurtrière » jamais perpétrée par Boko Haram est « assez exact », a déclaré, dimanche dernier, le porte-parole du ministère nigérian de la Défense, Chris Olukolade, appelant à une coopération internationale face à ce groupe. « L'attaque sur la ville (de Baga) par ces chiens et leurs méfaits depuis le 3 janvier 2015 devraient convaincre tous les gens bien intentionnés à travers le monde que Boko Haram représente le mal que nous devons éliminer tous ensemble, plutôt que de critiquer les personnes qui essayent de les contrer », a-t-il ajouté. Cette situation inquiète le Tchad qui voit affluer chez lui des milliers de réfugiés. « Nous craignons que cela puisse nous embarquer dans une situation incontrôlable si nous ne prenons pas des mesures à temps », a déclaré, mercredi dernier, le Premier ministre tchadien, Kalzeubé Pahimi Deubet. La semaine passée, le président camerounais, Paul Biya, a sollicité une aide militaire internationale pour faire face aux combattants de ce groupe qui deviennent de plus en plus actifs dans son pays. « Une menace globale appelle une réponse globale. Telle doit être la réponse de la communauté internationale, y compris de l'Union africaine et de nos organisations régionales », a-t-il lancé devant des diplomates. Le Congo, voisin du Cameroun, appelle à son tour à une coopération internationale accrue face à la montée du terrorisme. En présentant ses vœux pour le nouvel an, le président Denis Sassou Nguesso a plaidé pour « l'élaboration de nouvelles stratégies pour mettre fin aux conflits armés » et a renouvelé sa « ferme condamnation des activités terroristes du groupe Boko Haram au Nigeria, au Cameroun et au Tchad, des Shebabs en Somalie et au Kenya ».