En octobre 2014, les chasseurs de Beni Menaceur se sont constitués en association. L'idée de créer un cadre légal pour réglementer leur passion est venue de la nécessité de préserver leur richesse faunique qui a tendance ces dernières années à se réduire drastiquement, conséquence directe d'une chasse anarchique. « La chasse a de tout temps existé chez nous. Malheureusement, faute d'encadrement, il est des jeunes, par méconnaissance de règles fondamentales de la chasse, qui s'adonnent à cette passion sans ce soucier des conséquences désastreuses qui en résultent sur la préservation de la faune locale. C'est dans le souci de réhabiliter l'art de la chasse que nous avons décidé de créer une association », a confié Belarbi Zerrouki, président de l'association des chasseurs de Beni Menaceur. Selon lui, le chasseur doit prendre beaucoup de précautions et respecter les consignes avant d'aller en forêt. « La chasse ne se résume pas uniquement à tirer sur le gibier. On doit d'abord respecter le repos biologique des différentes espèces chassées, sinon, on risque de les anéantir, comme ce fut le cas dernièrement avec le lièvre qui a failli disparaître à jamais de nos contrées », dira-t-il. N'étaient donc l'introduction d'une nouvelle colonie et le respect de sa période de repos biologique, le lièvre aurait aujourd'hui disparu des forêts de Menaceur. « Durant deux ans, aucun lièvre n'a été aperçu dans les parages. Ce n'est que l'année dernière qu'il a commencé à reprendre possession de son territoire. Nous étions très heureux de le revoir », confie Bilal, membre fondateur de l'association. Outre la préservation de la faune locale et l'introduction d'espèces disparues ou en voie de l'être, l'association des chasseurs s'assigne d'autres missions et actions. « En plus des huit membres fondateurs, nous comptons une cinquantaine d'adhérents. Notre programme d'actions s'articule autour de quelques axes essentiels, à savoir l'encadrement de l'activité de la chasse, la formation des chasseurs et l'accomplissement d'opérations d'abattage de chiens errants et du sanglier, entre autres », énumère Bilal. La formation des chasseurs doit prendre en considération, selon lui, plusieurs aspects et paramètres en compte, à commencer par la connaissance approfondie du terrain. « Sans connaître le terrain, on peut facilement se retrouver dans une propriété privée où un territoire caractérisé par un relief difficile. Aussi, la formation prend-elle en compte un apprentissage basique sur les différentes espèces du gibier, sa période d'accouplement et de reproduction. Ainsi, on évitera leur extermination », a fait remarquer Belarbi. Déjà, les chasseurs de Menaceur ont été sollicités par la commune de Cherchell pour mener une campagne d'abattage de chiens errants dans la ville, il y a de cela quatre mois. « L'APC de Douaouda nous a sollicités pour le même motif. C'est un projet que nous comptons mener à terme aussi », confie un adhérent. Par la création de cette association, les Béni Menaceur comptent perpétuer une tradition de chasse qui dure depuis des siècles.