La faune sauvage dans la Tlemcen a connu une très forte régression. Les espèces qui ont régressé sont le cerf de Berbérie, le cerf-daim, la gazelle de Cuvier, le mouflon à manchettes, l'hyène rayée et le lynx caracal. Les causes de régression sont naturelles (cycles de sécheresse répétés) et anthropiques (dégradation des milieux, disparition de certains habitats, déforestation, surpâturage, braconnage, incendies, développement du réseau routier). Conscient des menaces de dégradation qui pèsent sur notre biodiversité, le parc national de Tlemcen (créé en 1993), qui a été classé en 1993 (il contient les cascades et les falaises d'El Ourit), a établi un plan d'action stratégique pour la conservation et le développement durable de l'essentiel de la biodiversité dans la wilaya dans ses dimensions biologique, écologique et culturelle. Selon M. Kazi Tani Said, directeur du parc national de Tlemcen, ce plan d'action englobe la conservation et restauration des espèces et habitats, la valorisation des atouts naturels et culturels, la sensibilisation et communication. Ainsi, plusieurs actions sont réalisées pour la protection de la faune et de la flore, et la réintroduction des espèces et la réhabilitation de leurs habitats. Les principales sont la multiplication de la gazelle de Cuvier et le renforcement des populations du mouflon à manchettes au niveau du centre cynégétique de Zarifet, situé au milieu de genêts, de chênes et de pins d'Alep. Cette station qui assure la reproduction de gibier à plumes (faisans, perdrix, cailles, pintades, canards), permet la production de plusieurs centaines de sujets, destinés principalement aux lâchers de repeuplement dans la réserve de chasse de Moutas, qui s'étend sur 2 000 hectares sur les monts d'Ahfir. Cette réserve, rappelons-le, a été créée en 1983 dans une optique de protection et de promotion du patrimoine cynégétique (gibier). Le projet vise aussi l'introduction dans le milieu de plusieurs espèces de l'avifaune menacée par le braconnage et les changements environnementaux. Dans ce contexte, nous souligne Hocine Benmokrane, chef de service de la protection de la faune et de la flore auprès de la conservation des forêts de Tlemcen, qu'actuellement vingt sujets de mouflons à manchettes vivent dans cette réserve de chasse, où chaque année l'on enregistre quelque 3 à 4 naissances. Notre interlocuteur a précisé qu'actuellement un bon noyau vit dans la réserve de chasse et dans les parages, pour permettre une chasse touristique (guidée) avec des tirs sélectifs, pour préserver le patrimoine cynégénitique et d'éviter la chasse d'espèces autochtones. « En avril 1988, on avait procédé à un lâcher de huit cerfs-daims dans la région de Moutas, dans son aire protégée. Cette opération s'inscrit dans le cadre du programme d'introduction du développement des mouflons à manchettes, du cerf-faim et de la gazelle de Cuvier, initiée par la direction générale des forêts et la direction centrale de la protection de la faune et de la flore. En 1994, on avait atteint un effectif de 65 sujets, mais la réserve de chasse avait connu une période d'inactivité au cours de la décennie noire et de nombreuses espèces fauniques ont malheureusement disparu », a expliqué M. Hocine Benmokrane. Par ailleurs, la conservation des forêts a entamé une nouvelle politique de gestion et de valorisation par la chasse et l'écotourisme des espèces de grande faune sauvage. Une réflexion est en cours, elle a pour objet l'établissement d'un plan directeur de la chasse et un constat actualisé sur les espèces gibiers et sur les aspects juridiques et institutionnels, l'organisation de la chasse associative, la promotion de la chasse touristique, le partenariat avec la société civile. A noter que dans le cadre de la coopération internationale, un protocole portant sur plusieurs points dont les modalités de capture, d'anesthésie et de colportage des animaux, en plus des techniques d'élevage des gazelles de Cuvier, ainsi que de la formation des formateurs, a été signé entre le centre d'Almeria (Espagne) et celui de Tlemcen. Le mois de novembre 2012, une délégation d'experts espagnole (Almeria) spécialisée dans les animaux sauvages a séjourné à Tlemcen.