La rencontre de toutes les attentes de Genève est fortement attendue pour baliser la voie à un règlement définitif du contentieux nucléaire. Aujourd'hui, le retour à la table des négociations de l'Iran et des 5+1 caractérise une volonté commune de trouver un accord politique avant la date butoir du 31 mars, voulu définitif par Téhéran et inscrit dans un calendrier en deux étapes par les grandes puissances. Mais par-delà les divergences, il est indéniable que le processus de maturation a favorisé le rapprochement irano-américain perceptible dans l'amorce du dialogue politique. Ainsi, après les séries de rencontres de vendredi, soit au total plus de sept heures d'entretiens, entre les délégations iranienne et américaine, le processus a connu son épilogue, hier, à la faveur de la nouvelle rencontre au sommet entre le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, précédée par les rencontres préparatoires entre le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et le sous-secrétaire d'Etat Wendy Sherman, et soigneusement préparée à l'issue des discussions élargies entre le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, et le secrétaire américain à l'Energie, Ernest Moniz. A six semaines de la date butoir, la consolidation du socle américano-iranien des pourparlers, lancés il y a plus d'un an, contribue à la sortie de l'impasse et à conclure un accord garantissant le droit iranien à une « filière nucléaire civile complète » en contrepartie de la levée des sanctions internationales. Placées sous l'égide de la diplomatie européenne et de sa cheffe adjointe, Helga Schmid, les négociations amorcent un tournant décisif pour capitaliser l'espoir naissant d'une normalisation en marche. Une telle issue est combattue par Israël, multipliant, à l'image du Premier ministre Benjamin Netanyahu, les manœuvres pour mettre en échec un « mauvais accord ». Dans tous ses états, Washington a vertement dénoncé « la pratique continue » israélienne visant à déformer la position des Etas-Unis dans les négociations et à distiller des « informations spécifiques » utilisées hors contexte.