D'éventuelles nouvelles sanctions du Congrès américain contre l'Iran, même bloquées par le président Obama, compromettraient un accord sur le nucléaire iranien, a averti vendredi à Davos le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, alors que des élus du Congrès américain poussent à de telles sanctions. Nous avons un accord qui ouvre la possibilité d'atteindre un accord général. Si quelqu'un devait le torpiller, il se retrouverait isolé par la communauté internationale, que ce soit le Congrès américain ou n'importe qui, a déclaré M. Zarif au forum de Davos, appelant la communauté internationale à se dresser contre un processus qui déferait un acquis extrêmement important. De nombreux élus du Congrès américain poussent actuellement pour l'adoption d'une loi qui imposerait graduellement de nouvelles sanctions contre l'Iran en cas d'échec des négociations internationales en cours avec les grandes puissances, afin de faire pression sur Téhéran. Mais le président américain entend garder la main sur les pourparlers sans interférence du Congrès et a menacé d'opposer son veto à toute législation relative à de nouvelles sanctions contre l'Iran. Si le Congrès américain devait adopter une norme (alourdissant les sanctions), notre Parlement répliquerait, a affirmé le ministre iranien. Le président des Etats-Unis a le pouvoir de mettre son veto, mais notre Parlement prendrait ses propres mesures de rétorsion et notre Constitution ne donne pas le pouvoir à notre président d'imposer son veto au Parlement, a-t-il averti, lors d'un débat devant des participants au forum économique mondial. Diplomates iraniens et américains se sont retrouvés vendredi matin à Zurich pour deux jours de discussions sur le programme nucléaire controversé de l'Iran. La responsable américaine Wendy Sherman mène la délégation de Washington. Ce nouveau cycle inattendu se tient moins d'une semaine après toute une série de rencontres à Genève, mais également à Paris entre Iraniens et Américains. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, qui a rencontré la semaine dernière M. Zarif à Genève puis à Paris, est aussi présent en Suisse, puisqu'il a participé au forum de Davos, mais le département d'Etat n'a pas précisé s'il y participerait à de nouvelles rencontres sur le nucléaire iranien. Après un accord intérimaire en novembre 2013, les parties ont raté par deux fois les échéances qu'elles s'étaient fixées pour boucler un accord complet. La nouvelle date butoir est fixée au 1er juillet, avec l'espoir d'un accord politique dans les grandes lignes en mars. L'Iran cherche notamment à obtenir en contrepartie d'un accord garantissant la nature pacifique de son programme nucléaire la levée des sanctions économiques qui frappent durement son économie. Téhéran assure n'être intéressé que par l'énergie nucléaire civile.