«La gestion d'une grande ville de la région parisienne (Evry) : un exemple d'organisation multiculturelle». C'est sur ce thème que le député de l'Essonne maire de la commune d'Evry, Manuel Valls, a donné, mardi, une conférence, Alger. Pour cet élu, issu de l'émigration d'un père espagnol et d'une mère suisse, la diversité raciale et culturelle est une bénédiction. Son expérience en tant que maire à la tête d'Evry, une ville de 53.000 habitants lui permet de se targuer d'avoir concilié toutes les religions. «A partir d'un village comptant 5000 habitants en 1960, affirmera-t-il, la ville d'Evry est devenu un modèle d'intégration marquée d'une urbanisation et d'une architecture nouvelle». La mission de M. Valls, candidat à la primaire socialiste pour les élections présidentielles en France de 2012, est de mener un dialogue avec l'immigration étant donné que sa ville s'est construite en majorité avec l'immigration grâce à laquelle elle a puisé sa richesse multiraciale et multiculturelle. Mais il se défend de faire ressembler sa ville à celle de Clichy sous bois où deux jeunes beurs ont trouvé la mort en 2005. Le défi que veut relever celui qui veut présider à la destinée des Français est comment faire vivre les uns et les autres en harmonie tout en respectant l'autre. Il prend l'exemple d'Evry où la mosquée côtoie la synagogue, la pagode l'église dans une rue portant le nom du poète et président sénégalais défunt Léopold Sedar Senghor, chantre de la diversité raciale. Pour M. Valls, rien n'est pire que la méconnaissance de l'autre. Mais, le premier souci de cet élu est de vivre ensemble tout en respectant les valeurs de la République qui sont l'égalité, la tolérance, et la démocratie. En prenant son exemple comme modèle d'intégration, M. Valls indique que la réussite n'est pas seulement dans le sport comme Zinedine Zidane, mais elle réside dans les études, la qualification dans les postes d'emploi, le courage et l'envie d'entreprendre. L'autre défi de cet élu socialiste est la lutte contre les discriminations et donc le racisme car les jeunes—issus de l'émigration—dira- t-il, ont une soif de connaissance et d'apprentissage. Mais le conférencier reconnaît que sans démocratie «locale» aucune politique aussi minime soit-elle ne réussira. Pour lui, il faut toujours rechercher les moyens de communications idoines pour intégrer toutes les populations. A une question sur les relations particulières entre l'Algérie et la France, M. Valls a estimé qu'elles sont plus fortes et plus «graves» que la force du lien passionnel. Il a précisé qu'elles sont également assez uniques, estimant qu'elles ont besoin d'être redéfinies à travers des gestes forts. Il s'agit, a-t-il dit, de relations «essentielles» pour «l'équilibre» dans la Méditerranée et dans la sphère Nord-Sud.