Manuel Valls se trouvait à Oran, dimanche dernier, pour donner une conférence ayant pour thème: « La gestion d'une grande ville de la région parisienne (Evry): un exemple d'organisation multiculturelle ». Maire d'Evry et député de l'Essonne, Manuel Valls est également l'un des ténors du Parti socialiste français. Il est aussi le premier à s'être déclaré candidat aux primaires socialistes qui se dérouleront l'automne prochain, en vue des élections de 2012. En marge de la conférence, il a bien voulu répondre à nos questions. Le Quotidien d'Oran: Vous êtes le premier à vous être déclaré candidat aux primaires socialistes en vue des élections de 2012; on aimerait savoir, si vous ou un de vos collègues socialistes serait amené à diriger la France en 2012, quelles seraient les relations que vous envisagez d'entreprendre avec l'Algérie? Comment voyez-vous l'avenir des relations algéro-françaises ? Manuel Valls: Comme une formidable opportunité. Je suis convaincu que la France et l'Algérie, au-delà de leur histoire commune, passionnée et parfois tourmentée, ont à construire ensemble, sur le plan économique, sur le plan politique, sur le plan culturel, et au niveau de la Méditerranée évidemment, un partenariat nouveau. Et je suis convaincu que les nouvelles générations, qui sont par la force des choses, moins marquées par l'histoire -même s'il ne faut jamais oublier cette histoire-là, parce qu'elle nous apprend- je suis convaincu que des nouvelles générations peuvent construire un partenariat. L'Algérie est un grand pays, très riche, qui compte sur le plan politique par sa population, par son économie, par sa situation géographique une relation à la fois décomplexée et tournée résolument vers l'avenir, et cela grâce aussi à la langue qui nous lie et ceux qui parlent la même langue et partagent les mêmes valeurs ont aussi besoin de s'unir. Et je pense que ça peut être une relation extrêmement forte. Après, bien sûr, les obstacles existent, les difficultés sont là, et les problématiques auxquelles l'Algérie fait face ne sont pas les mêmes que celles de la France. Cela dit, je suis convaincu qu'un partenariat stratégique entre les deux pays est possible. Q.O: Vous voulez dire un traité d'amitié ? M.V: Le traité d'amitié est en débat depuis quelques années. Mais ça peut être un traité d'amitié. Q.O: Mais il a été remis aux calendes grecques M.V: Oui, mais je pense que de toutes les façons, quel que soit le vecteur (traité d'amitié ou sous une autre forme), il faut maintenant que la relation entre les deux pays se construise vraiment. J'ai le sentiment qu'aujourd'hui les choses vont mieux, donc, demain, avec un président socialiste, elles iront encore mieux. Q.O: Optimiste, donc ? M.V: Il faut toujours être volontariste, et c'est comme ça qu'on va vers l'optimisme.