Les ossements de quelque 20 martyrs de la guerre de Libération nationale ont été récupérés, hier, de la grotte située près des monts de Karkar, dans le village d'Azaïza, relevant de la commune d'Amieur, a-t-on constaté sur terrain. L'opération a été menée par les éléments de la Protection civile en présence de la gendarmerie, de la Direction des moudjahidine de Tlemcen et des autorités civiles. Le groupe, composé, selon des témoignages, de 21 moudjahidine, a été assiégé pendant 48 heures. Devant l'inefficacité des tirs et des chars, l'armée française a eu recours aux gaz mortels. L'utilisation de ces gaz, alors interdite, montre une fois de plus l'atrocité des forces coloniales qui avaient usé de tous les moyens pour mettre à genoux un peuple qui n'aspirait qu'à l'indépendance. Ce crime a été commis durant l'Aïd El Kebir de l'année 1958, ont rappelé des témoins, dont un rescapé, le lieutenant Brahimi Mohamed, dit Chouaïb. Parmi lesdits chouhada, il y a Derouiche Kouider, les trois Thabeti, les trois Mokhtari, Larbi Ali, Bekhti Miloud, les deux frères Kenter, Moussa Mohamed et Bouacha Ali. Un total de 17 martyrs a été identifié. Selon les mêmes témoignages, la majorité du groupe est originaire de la région de Bensekrane. Le directeur des moudjahidine a indiqué qu'une fois les ossements identifiés par les médecins légistes, ils seront réinhumés au carré des martyrs le 19 mars, avec l'accord de leurs familles.