Mettant à profit la tenue, hier, à l'hôtel El Aurassi, du forum économique algéro-polonais, rassemblant des opérateurs économiques des deux pays, la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (Caci) a tenu à souligner que l'Algérie n'est pas un marché purement commercial, mais d'investissements, qui ambitionne de valoriser son économie via la diversification et la relance de l'industrie. La partie polonaise, représentée par le vice-Premier ministre et ministre de l'Economie, Janusz Piechocinski, qui a conduit la délégation d'hommes d'affaires polonais, est conviée, dans ce contexte, à contribuer à cette valorisation et de ne pas se contenter d'endosser le rôle de simple vendeur. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a signalé que l'Algérie s'attend à ce que la Pologne soit un partenaire dans la concrétisation de ses objectifs en terme d'objectif de croissance. « Les signatures qui ont lieu aujourd'hui d'une déclaration conjointe pour le développement économique et industriel entre les ministères des deux pays et d'un mémorandum d'entente entre les deux chambres de commerce et d'industrie signalent une évolution dans les relations économiques bilatérales », indique le ministre. Les deux accords visent à préparer le terrain pour la mise en place d'un cadre juridique pour encadrer la coopération algéro-polonaise d'une part et renforcer les échanges commerciaux d'autre part. Des échanges dont le volume a doublé en 2014, comme l'a signalé le ministre polonais. Sauf qu'il n'est pas avantageux pour l'Algérie puisque sur les 737 millions de dollars d'échanges, plus de 600 millions de dollars représentent les exportations polonaises vers l'Algérie. L'industrie, l'agriculture, la mécanique, le bâtiment sont, entre autres, les secteurs phares identifiés par la partie algérienne et dans lesquels elle espère la contribution de la Pologne. « Ce sont là de vrais chantiers de partenariat industriel et technologique à ouvrir entre nos entreprises. Afin que nos partenariats s'inscrivent dans une perspective de croissance partagée », souligne Bouchouareb en estimant que l'Algérie est un véritable relai de croissance pour les entreprises polonaises en dehors de l'Europe. En réponse aux ambitions de la Pologne de s'introduire en Afrique, le ministre a signalé que l'Algérie est le pays par excellence pour bâtir des plateformes industrielles orientées vers le continent noir, surtout qu'elle jouit d'un atout exceptionnel, à savoir la transsaharienne qui traverse son territoire. Le ministre polonais a déclaré que son pays ambitionne de participer à la concrétisation du programme quinquennal, dans le secteur industriel d'une façon particulière. « Nous espérons aussi une coopération multilatérale, c'est pour cette raison que nous comptons proposer au ministère de l'Energie à ce que l'Algérie utilise le terminal du GNL sur la mer baltique, conçu en partenariat entre la Pologne et le Qatar, pour acheminer son gaz », confie-t-il en faisant part de la visite, prochainement, d'une délégation d'hommes d'affaires algériens en Pologne.