Dans une wilaya qui a beaucoup de peine à attirer de gros investissements privés, le recours aux PME devient indispensable aussi bien pour la relance des différents secteurs économiques que pour la création d'emplois. Mettre des dispositifs innovants et attirer plus de jeunes diplômés, telle est la nouvelle approche de l'antenne Ansej de Constantine. Son directeur Tarek Belmili se bat pour une participation active de la microentreprise dans le développement local et pour une économie horizontale qui combinerait les ambitions des uns et des autres de manière fort intelligente. « La meilleure stratégie que nous encourageons, est d'attirer les universitaires et les élèves issus des centres de formation, et ce, pour un investissement durable qui réponde aux attentes des différents partenaires. La création de la maison de l'entrepreneuriat (la première au niveau national) a répondu à nos attentes, puisque ce dispositif a permis de traduire tout ce qui est diplôme en projet économique. Nous avons eu des idées innovantes qui apportent un plus à l'économie nationale, dans le secteur industriel par exemple. L'année 2014 a connu une panoplie de projets, c'est le fruit de cette politique de jumeler l'aspect scientifique à l'aspect économique dans l'accompagnement des étudiants. Notre caravane entrepreneuriale a sensibilisé un nombre important d'étudiants de l'université Mentouri avec laquelle nous avons signé une convention. Idem pour l'université Constantine 3, et nous attendons de contracter le même engagement avec l'université Constantine 2. Nous nous rapprochons du milieu universitaire dans le but de nous concentrer sur l'étude des projets, étape cruciale pour la concrétisation de tout projet, et qui jusqu'alors était ignorée par les candidats. Cette stratégie basée sur la communication et la formation sert à assurer un suivi et un accompagnement rigoureux », nous a expliqué Belmili. Partenariats solides Avec Algérie Télécom, l'Ansej a noué de solides partenariats dans différents projets de sous-traitance : « Algérie Télécom nous fait confiance parce que les responsables savent que nos candidats ont des compétences. Jusqu'à ce jour, huit microentreprises ont été créées dans la maîtrise des technologies. Algérie Télécom leur dispense des formations spécifiques, à l'issue desquelles ils auront la responsabilité de gérer des chantiers homologués par Algérie Télécom. L'opérateur souhaite encore augmenter le nombre de PME à une centaine de projets ». En termes d'activité pour l'année dernière, l'Ansej a réalisé des résultats encourageants. Depuis 1998, ce sont 9.916 projets qui ont été financés, et 25.856 emplois créés. En 2014, ce sont 1.160 projets qui ont été validés, avec, à la clé, la création de 2.395 emplois, un bilan en nette progression par rapport aux années précédentes. Le taux de participation des universitaires est de 22%, alors qu'il n'était que de seulement 3%. Et pour cette année, Belmili prévoit un taux de l'ordre de 30% sur l'ensemble des investissements pour les étudiants qui ont l'intention de monter des projets. Concernant les véhicules ateliers aménagés, 102 jeunes ont profité d'un financement sans intérêt, une nouvelle activité qui, selon le directeur, fait le bonheur des artisans qu'ils soient plombiers, peintres ou électriciens. Pour ce qui est des espaces verts, en 2014, on notera la création de 33 microentreprises (300 postes d'emploi) alors que le plan de charges avec différentes APC s'élevait à plus de 164 millions de dinars. Vingt-quatre entreprises de ramassage des ordures employant 126 personnes sont nées en 2014, alors que les bureaux d'études travaillant avec l'OPGI sont au nombre de 12 (38 postes d'emploi). Concernant le taux d'échec des entreprises lancées depuis 1998, Belmili nous a affirmé que 10% seulement des projets ont été inscrits en Fonds de garantie et que les 90% sont toujours en exploitation. « Le dispositif Ansej est une grande réussite si l'on compare les chiffres avec certains », dira-t-il. S'agissant des difficultés rencontrées par les microentreprises, le directeur de l'Ansej avouera : « L'investissement a besoin d'assiettes foncières, nous avons beaucoup de demandes pour les projets montés dans le cadre du Calpiref, il y en a qui ont réussi et d'autres qui attendent, mais nos investissements englobent divers domaines tels que le recyclage du papier ou de plastique qui sont des activités rentables », conclu-il.