C'est en présence de l'envoyé spécial de l'ONU, Bernardino Leone, et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, que le coup de starter a été donné pour réussir « le rendez-vous avec l'Histoire ». Près d'une vingtaine de dirigeants de premier plan, des chefs de parti et de grands militants de notoriété publique, ont fait le déplacement d'Alger pour forger le consensus libyen et s'inscrire dans la quête résolue de la « solution libyenne » à la tragédie libyenne. Une solution à la libyenne à laquelle l'Algérie, soucieuse du respect du libre choix et attachée à un règlement pacifique, ne pouvait rester indifférente. Elle ne peut pas « rester les bras croisés », a martelé Messahel au regard des immenses défis et aux effets dévastateurs de la grande « fitna » de la déstabilisation régionale. La main tendue algérienne est, pour Messahel, l'expression concrète du « devoir de solidarité » mû par le bon voisinage, une histoire commune et la lutte anticoloniale. D'hier à aujourd'hui, la communauté de destin dicte le soutien indéfectible aux efforts de tous les partenaires libyens mobilisés et armés de volonté pour l'émergence d'un « Etat de tous les Libyens ». Le forum d'Alger, inaugurant le dialogue inclusif, s'interprète comme « une étape cruciale » bénie par l'émissaire onusien appelant le groupe de leaders libyens à « montrer le chemin aux autres » et à tout faire pour arriver à la destination finale. Deux options se présentent selon lui : la conclusion d'un accord politique ou la destruction. Le rêve est au bout de la nouvelle Libye « tolérante, responsable et en lutte contre le terrorisme », des aspirations de la révolution du 17 février, relève Bernardino. Le credo unitaire est le socle du « système démocratique » indissociable du rôle primordial des partis politiques. Ce message d'unité a abondamment marqué la présence libyenne significative jugée encourageante pour l'avenir du processus du dialogue aux antipodes de la solution militaire, des tendances hégémoniques, des querelles sectaires et, bien évidemment, du terrorisme. « La Libye au-dessus de tous » joue son destin, irrémédiablement lié à un avenir démocratique, stable et prospère. Elle est incarnée par l'optimisme mesuré évoqué, à la veille de la rencontre, par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, au bénéfice exclusif du « consensus national (libyen) sur la création d'un gouvernement d'union et sur les arrangements de sécurité ». « Tout naturellement », dira Lamamra, le soutien de « multiples manières » d'Alger, recevant ces derniers mois plus de 200 acteurs de la crise en Libye, fructifie une dynamique initiée à Ghadamès, approfondie à Genève et nécessairement suivie d'autres étapes fixées en fonction des résultats de la réunion des dirigeants et des chefs de partis. Bruxelles, pour le conclave des municipalités, suivie d'une autre rencontre des chefs de tribu et des acteurs de la société civile, sont des relais importants dans le long chemin de la réconciliation et de la paix. Face à cette œuvre gigantesque, la Libye sœur ne sera pas seule. Elle aura à ses côtés l'Algérie voisine qui « n'a ménagé aucun effort pour accompagner les frères en Libye et œuvrer à unifier les rangs », a affirmé Messahel.