La première contrainte à laquelle sont confrontés les développeurs de contenus sur le Net est l'absence d'un cadre réglementaire qui leur permette de créer des agences spécialisées dans ce créneau. La réglementation en vigueur ne prévoit pas le métier de développeur de contenus. Ceux qui existent travaillent dans des boîtes de communication et des médias. L'autre difficulté est liée au financement des projets pour le développement de nouvelles applications à mettre sur la toile. Les participants à ce forum ont soulevé la nécessité de permettre à cet éco-système, encore jeune, de se développer à travers notamment la mise en place d'une réglementation adéquate et la création de dispositifs spécifiques permettant aux jeunes d'accéder aux financements pour monter ce genre de projet. « La création d'une boîte ne demande pas beaucoup de moyens. C'est la création de nouvelles applications qui nécessite du temps, tout un investissement et des recherches à faire », a estimé Zine Seghier, directeur général d'Issal, premier opérateur cloud en Algérie et représentant de Google. En relevant le manque de formation adéquate, Youcef Aklouf, directeur général de l'Agence nationale de la promotion des parcs technologiques (ANPT), propose la « création d'un institut ou d'une école de formation afin de pouvoir trouver tous les profils correspondant à ces métiers », car la consultation des contenus algériens hébergés sur des plateformes basées à l'étranger engendre des coûts supplémentaires dus à la connexion internet. « Pour y accéder, l'internaute emprunte la bande passante internationale, ce qui engendre des coûts en dollars à Algérie Télécom et à l'utilisateur », a expliqué Nacim Lounès, journaliste spécialisé dans les TIC. A propos des domaines d'hébergement, les conférenciers ont relevé « l'insuffisance des data center permettant de répondre à la demande existante en termes d'hébergement ». « L'émergence de cette industrie en Algérie va permettre d'éviter l'utilisation de la bande passante internationale », a indiqué Zine Seghier, précisant que « des soucis de sécurité et de responsabilité sur les contenus diffusés » font qu'il est encore très difficile de franchir ce pas. L'importance du domaine dz a été relevée par les conférenciers. Il assure une protection et une sécurité optimale « d'autant que l'accès est gratuit depuis quelque temps ». « La protection est un atout et non un inconvénient vu les incidents ayant eu lieu auparavant dans le monde. L'espace dz est aussi l'un des rares domaines à offrir une extension en arabe ». Les Algériens aiment le contenu made in Algeria Zine Seghier relève l'engouement des Algériens pour les produits fabriqués localement. « Les vidéos produites par des télévisions locales, celles postées par des individus, le contenu de facebook, les blogs personnels et les articles de presse sont très consultés sur le Net », a-t-il indiqué, précisant que « les éditeurs de la presse écrite sont les premiers initiateurs de ce contenu ». Actuellement, les sites les mieux classés dans le monde sont arabophones. Le blog est le maillon faible en matière de création de contenus en Algérie vu que l'arrivée des réseaux sociaux a complètement modifié leur progression étant donné que les internautes préfèrent la création de pages sur ces réseaux plutôt que de procéder par des blogs. L'arrivée de la 3G a provoqué un saut qualitatif en matière d'utilisation d'internet vu que le taux d'internautes qui consulte le net sur le portable est passé de 12% à 25%. « La 3G a contribué à la création de contenus locaux, et c'est un signal positif pour développer de nouvelles applications », a estimé Zine Seghier.