Photo : Makine F. L'Algérie va intensifier l'effort d'exploration pour accroître ses réserves d'hydrocarbures, assurer des revenus suffisants pour le développement et «garantir la sécurité énergétique du pays à très long terme», a affirmé hier le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. «La mission permanente de notre secteur est de garantir la sécurité énergétique du pays à très long terme et assurer des revenus suffisants pour son développement», a-t-il souligné dans un entretien à l'APS. Un certain nombre d'actions seront prises pour améliorer la sécurité énergétique de l'Algérie, avec l'intégration des énergies renouvelables dans cette stratégie. «Le renchérissement du prix du pétrole et les obligations de préservation de l'environnement» participent également, selon le ministre, de cette stratégie de développement et de diversification des sources d'énergie. Par ailleurs, M. Yousfi refuse de remettre en cause la politique d'investissements à long terme adoptée par Sonatrach, en dépit de la morosité actuelle des marchés gazier et pétrolier. «Les investissements réalisés par Sonatrach pour le renforcement de ses capacités de production et d'exportation de gaz naturel s'inscrivent dans une vision à long terme et ne dépendent pas de conjonctures ou de circonstances particulières et ponctuelles», a-t-il dit. MEDGAZ LIVRERA À L'EUROPE 8 MILLIARDS M3/AN DE GAZ De plus, le gazoduc Medgaz (reliant directement l'Algérie à l'Espagne) «devrait être mis en service prochainement et permettra de livrer à l'Europe quelque 8 milliards m3/an de gaz», a-t-il encore ajouté, avant de préciser que «l'essentiel des engagements de Sonatrach sont des engagements à moyen et long terme, et grâce à l'utilisation des flexibilités et optionalités qu'offre ce type de contrat, Sonatrach tire très bien son épingle du jeu et se prépare à tirer le meilleur de son portefeuille diversifié de fournitures et de clients pour maximiser ses revenus». Concernant les appels d'offres internationaux sur des projets d'exploration en Algérie, que «dans le cadre du troisième appel à la concurrence en cours, nous serons encore à l'écoute de toutes les compagnies intéressées pour donner plus de chance à nos appels et notamment en améliorant la fiabilité et la disponibilité des données techniques et environnementales de chaque projet». DESERTEC NE CONCERNE PAS SEULEMENT L'ALGERIE Sur le projet Desertec, largement médiatisé au cours de ces derniers mois, le ministre estime que ce projet «ne concerne pas spécialement l'Algérie. Nous accueillons tous ces projets avec un certain intérêt, mais nous pensons que notre implication directe doit être compatible avec nos intérêts», a-t-il relevé, précisant que «notre projet des énergies renouvelables a déjà démarré avec la réalisation d'une centrale hybride (gaz/solaire) à Hassi R'mel et nous allons bientôt être en mesure de tirer les leçons des choix technologiques qui ont été faits». LE CONTRÔLE DE SONATRACH PERIODIQUEMENT DIAGNOSTIQUE A propos de la situation vécue récemment par le groupe pétrolier Sonatrach, dont certains cadres sont poursuivis en justice, le ministre soulignera que cela «nous impose de renforcer le contrôle interne à Sonatrach et dans tout le secteur à travers de nouvelles dispositions dont certaines ont été mises en œuvre». Le contrôle interne en vigueur à Sonatrach «est périodiquement diagnostiqué et sera adapté, en cas de besoin. C'est dans notre intérêt de continuer à le faire afin de mieux maîtriser nos activités, rendre plus efficaces nos opérations, utiliser de manière plus rationnelle nos ressources et veiller à protéger l'image de notre secteur et de notre pays. Il encourra aussi à sécuriser nos responsables et gestionnaires dans l'exercice de leurs fonctions.»