Photo : Riad Par Youcef salami à la faveur de l'audition consacrée hier au secteur de l'énergie et des mines, le président de la République a demandé une «réévaluation» des projets d'industries pétrochimiques. Le nouveau ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, en a pris note. Le chef de l'Etat semble vouloir recadrer le secteur de la pétrochimie qui a connu, ces dernières années, d'importants investissements. L'idée est de faire avancer des projets en mesure de «générer» une industrie en aval, et de «valoriser» la rente gazière disponible. Pour ce qui est du secteur des mines, le chef de l'Etat a souligné que nous devons «relancer fortement la prospection de nos richesses minières qui est une mission de service public, que nous devons aussi mobiliser des financements nationaux et encourager l'apport de partenaires extérieurs de haut niveau, pour l'exploitation de nos importantes réserves de fer et de phosphate, par exemple». «Nous devons exploiter rationnellement notre potentiel minier pour ce qu'il offre comme emplois, ce qu'il générera comme activités en aval, et ce qu'il représentera comme apport à nos exportations», a-t-il résumé. A l'occasion de cette audition, le ministre de l'Energie et des Mines a fait un exposé récapitulatif sur l'évolution du secteur dont il est responsable. Ainsi, en matière de réalisations, les principaux points développés au cours de cette rencontre ont concerné l'effort d'accroissement des réserves nationales d'hydrocarbures, à travers un investissement soutenu dans l'activité de recherche et d'exploration, mais aussi en matière d'optimisation de l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz, entre autres. En matière de transformation et de valorisation des hydrocarbures, le secteur a poursuivi la réalisation de grands projets de pétrochimie de base, d'unités de liquéfaction, ainsi que la réhabilitation de l'outil de raffinage et son expansion afin de répondre, en particulier, à la demande du marché intérieur en carburants. La branche des mines et carrières a connu, elle aussi, une croissance appréciable. Les perspectives de développement à moyen terme de l'amont pétrolier montrent que la production nationale d'hydrocarbures connaîtra un rythme de croissance, reflétant l'effort d'optimisation de l'exploitation des gisements. Cette croissance de la production primaire d'hydrocarbures sera accompagnée par le confortement et l'expansion des grandes canalisations de transport, notamment du gaz naturel, pour répondre à la forte hausse attendue de la demande intérieure et à l'augmentation des capacités d'exportation. L'activité aval connaîtra, elle, un réel déploiement durant les prochaines années, à travers, notamment la réalisation de nouvelles unités. Les capacités de production de l'électricité, qui ont connu une croissance soutenue durant la décennie, enregistreront une forte expansion à moyen terme à travers la réalisation de nouvelles centrales pour une capacité globale de plus de 4 000 mégawatts (MW), à l'effet de répondre à la hausse de la demande nationale avec une réserve adéquate de capacité sur la période. Concernant l'électricité et la distribution du gaz, l'évaluation du secteur a fait ressortir les efforts consentis par l'Etat en matière d'alimentation de la population, qui ont permis de porter le taux d'électrification du pays à plus de 98% et celui de raccordement au gaz naturel à plus de 44% des foyers. L'expansion significative du réseau national de transport et de distribution de l'électricité et du gaz, durant les dernières années, sera poursuivie sur la période 2010-2014, par la réalisation de 14 000 km par an de lignes d'électricité et de 9 300 km par an de canalisations de gaz naturel. Le volet relatif aux énergies renouvelables et à la promotion de l'efficacité énergétique constitue un axe important dans la politique énergétique nationale. Aussi, l'Etat poursuit la mise en place des moyens institutionnels et financiers à même d'assurer une pérennité du développement des énergies renouvelables pour préserver les ressources en hydrocarbures du pays et couvrir ses besoins énergétiques sur le long terme.