«L'Algérie va intensifier l'exploration de pétrole et de gaz pour accroître ses réserves en hydrocarbures, base de son économie, et garantir la sécurité énergétique du pays à très long terme», a affirmé hier le ministre de l'Energie et des mines, Youcef Yousfi. «La mission permanente de notre secteur est de garantir la sécurité énergétique du pays à très long terme et assurer des revenus suffisants pour son développement», a déclaré M. Yousfi dans un entretien à l'APS. «L'Algérie, qui tire 98% de ses recettes des hydrocarbures, compte augmenter ses capacités nationales en matière de services pétroliers et parapétroliers pour atteindre cet objectif», a-t-il argumenté. Pour annoncer la couleur de la stratégie qui sera adoptée dans les négociations, M. Yousfi a indiqué que «le pays entend privilégier le partenariat basé sur une vision à long terme en multipliant les appels d'offres, tout en étant attentif à l'évolution des conditions à réunir et en mesure d'attirer les investisseurs potentiels». Le gaz surclasse le pétrole Le ministre de l'Energie a d'autre part affirmé qu'«en dépit de la morosité actuelle des marchés gaziers et pétroliers, la société publique d'hydrocarbures maintenait ses investissements à long terme». A noter que Sonatrach compte investir jusqu'à 2014 environ 63 milliards de dollars pour «accroître ses capacités d'exportation de gaz». Sur ce point, M. Yousfi a indiqué que «l'état actuel du marché gazier en Europe, avec une offre abondante de la Russie et l'arrivée d'autres fournisseurs sur ce marché très porteur où la demande est constante (le Qatar, entre autres, ndlr), n'était pas de nature à mettre en danger les exportations de gaz algérien». «La rentabilité de ses projets ne peut-être évaluée que sur une période de 20 à 30 ans. La production de GNL issu des trains de liquéfaction en construction n'interviendra que dans un horizon de deux à trois ans», a-t-il précisé pour justifier son optimisme. Le ministre assure la réception dans les délais «des projets, car la croissance de la demande devrait bientôt être au rendez-vous avec le redémarrage de l'économie des principaux pays consommateurs». L'Algérie exportera vers l'Europe, à travers les deux gazoducs passant par l'Italie et l'Espagne (12% des besoins exprimés par les clients européens) en plus du Medgaz en cours de réalisation (il livrera 8 milliards m3), environ 100 milliards m3 à l'horizon 2015. Actuellement, elle exporte 62 milliards m3. Le GNL est la forme sous laquelle le gaz algérien s'exporte de plus en plus. Renforcer le contrôle interne à Sonatrach S'agissant de la lutte contre la corruption dans la première entreprise du pays, M. Yousfi a affirmé que «cela nous impose de renforcer le contrôle interne à Sonatrach et dans tout le secteur à travers de nouvelles dispositions dont certaines ont été mises en œuvre». «C'est dans notre intérêt de continuer à le faire, afin de mieux maîtriser nos activités, rendre plus efficaces nos opérations, utiliser de manière plus rationnelle nos ressources et veiller à protéger l'image de notre secteur et de notre pays. Il encourra aussi à sécuriser nos responsables et gestionnaires dans l'exercice de leurs fonctions», a-t-il ajouté. La protection de l'environnement ne sera pas un volet oublié, selon le ministre. Il a déclaré que «la préservation de l'environnement est incluse dans la stratégie de développement et de diversification des sources d'énergie».