Plusieurs manifestations ont eu lieu hier contre la signature de «l'Accord de paix et de réconciliation au Mali», entre les autorités maliennes et les mouvements pro-Bamako, et qui a eu lieu dans la matinée à Alger. Des copies de cet accord ont été brûlées en public pour signifier le rejet, par les partisans de la Coordination des mouvements de l'Azawad, de la conclusion dudit accord qui, selon les manifestants, ne répond pas à leurs aspirations. Encadré par Attayoub Ag Bettaye, le Conseil révolutionnaire du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) a lancé une pétition en faveur d'un retour aux revendications formulées au début de la rébellion touareg dans le Nord-Mali en 2012. «Le peuple de l'Azawad réclame le retour immédiat et sans condition de la commission de négociations avant toute signature ou paraphe d'accord», lit-on dans le texte introductif de cette pétition qui a été lancée à partir de Tombouctou par «les chefs des villages, de fraction et des leaders d'opinion et des hauts cadres de l'Azawad». «Le peuple de l'Azawad demande aux mouvements le retour à la revendication de l'indépendance de l'Azawad», poursuit le texte de la pétition qui accuse ouvertement «la médiation internationale notamment et l'Algérie» d'aller «à l'encontre de ses aspirations». Invité par France24, le porte-parole de la Coordination des mouvements de l'Azawad en Europe, Moussa Ag Assarid, a qualifié d'«accord imposé» à Alger. «Nos revendications n'ont pas été prises en compte. La décentralisation ne respecte pas la volonté des populations de l'Azawad, c'est pourquoi les gens manifestent aujourd'hui à Ber, Kidal et Ménaka. Un document moins que le Pacte national de 1992», a-t-il expliqué sur le plateau de la chaîne française d'information en continu. De nouvelles manifestations ont eu lieu également hier, ce qui n'augure rien de bon pour les jours et semaines à venir dans cette partie du Mali, où la situation reste extrêmement tendue entre les groupes armés de la Coordination des mouvements de l'Azawad et les groupes armés pro-Bamako de la plateforme d'Alger. Ces derniers, rappelons-le, sont opposés à l'indépendance de l'Azawad, tout comme ils sont contre tout projet d'autonomie ou de fédération de l'Azawad. Des partis politiques et des membres de la société civile maliens ont, eux aussi, exprimé leur rejet de l'Accord d'Alger, dont certains termes sont considérés comme ambigus. Le parti appelé Convention nationale pour une Afrique solidaire, de Soumana Sacko, «rejette sans appel le soit disant projet d'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui n'est qu'une copie certifiée quasi conforme du pré Accord d'Alger, avec la circonstance aggravante d'une vaine tentative d'apologie du fantasmagorique Azawad, rejeté par l'écrasante majorité de nos compatriotes des Régions du nord du Mali», a rapporté le portail d'information en ligne Malijet. L. M.