Le syndicat s'entête et durcit le ton en décidant de ne pas surseoir à son mouvement de débrayage. Le ministère considère cette grève « illégale » et prévoit de prendre toutes « les mesures qui s'imposent en appliquant la loi », a souligné la ministre, Nouria Benghebrit, lors d'une conférence de presse animée samedi à Alger. Tout en soulignant que l'avenir de l'école est « en danger », la ministre a déploré le fait que le syndicat recourait de manière « abusive » au droit à la grève. Elle a estimé que les grèves répétées dans le secteur sont susceptibles de « nous amener à mettre en œuvre l'initiative de renouvellement pédagogique à travers l'enseignement à distance et l'utilisation de l'informatique ». Sur un plan coercitif, elle a réaffirmé le recours à la ponction sur salaires des enseignants grévistes, mission confiée aux directeurs des établissements éducatifs et des directeurs de l'Education de wilaya. Selon Mme Benghebrit, le maintien de la grève n'est pas justifié d'autant que le Cnapeste a signé un procès-verbal le 8 mars sanctionnant plus de 10 heures de négociations. En outre, elle a signalé que les 14 revendications soulevées par le Cnapeste « ont été prises en charge par le ministère », soulignant que certains points dépassaient les prérogatives de la tutelle et les lois en vigueur telle la promotion systématique. Mais à en croire le chargé de communication du syndicat, aucun consensus n'a été dégagé à l'issue de cette réunion. « Le Cnapeste n'a pas signé un PV d'accord mais un PV de réunion », a-t-il précisé. Rattrapage des cours : à l'appréciation de chaque établissement Au sujet des conséquences de la grève, la ministre a affirmé qu'aucun report n'est prévu pour l'examen du bac blanc. Selon elle, le retard n'est pas vraiment important. L'évaluation menée par les inspecteurs durant les 1er et 2e trimestres montre, a-t-elle mentionné, que le programme a été exécuté à 75%, ce qui constitue une avancée par rapport aux années précédentes. Le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (Cla) affirme, pour sa part, que « quand il y a des grèves, nous arrivons à atteindre au maximum 70% des programmes à la fin de l'année ». Cela étant, pour le rattrapage des cours, la ministre a fait savoir que chaque établissement est appelé à trouver « ses propres solutions ». « Dans un souci de préserver le droit de l'élève à l'enseignement, le ministère a pris une série de mesures dont le renforcement de la responsabilité pédagogique de l'équipe dirigeante au sein de l'établissement scolaire, selon les situations diversifiées : d'une classe à une autre, d'un établissement à un autre et d'une wilaya à une autre.L'équipe pédagogique de l'établissement a toute latitude de réaménager, de réguler le rythme et la progression des apprentissages », a-t-elle précisé en énumérant plusieurs autres mesures. En outre, elle a fait savoir que des instructions ont été données aux responsables de wilaya pour mettre à la disposition des élèves des dispositifs de soutien et d'accompagnement. « Ces mesures restent insuffisantes mais elles peuvent aider l'élève. Le plus important c'est de trouver une solution pour régler définitivement les problèmes du secteur », a commenté le coordinateur du Snapest, Meziane Mériane. Pour le président de l'association des parents d'élèves, Ahmed Khaled, le ministère « doit trouver une issue à cette situation conflictuelle » et « de rattraper le retard quitte à annuler les congés ». Reste à savoir si les élèves accepteront de sacrifier leurs vacances ...