Le ministère de l'Education nationale est revenu sur sa décision de procéder aux ponctions sur les salaires des enseignants grévistes. Dans ce sens, une correspondance a été adressée, hier, aux directions de l'éducation, leur enjoignant de surseoir à la décision de retenir les journées de grève pour le mois de mars en cours. Ce revirement de dernière minute a été favorablement accueilli par les syndicats autonomes. Le chargé de communication au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaires technique (Cnapest) a salué cette démarche, en la qualifiant de « sage ». « Le ministre vient de reporter la décision de ponction sur les salaires. Cela nous permettra de travailler dans le calme et de rattraper les cours perdus. Les élèves ont plus que jamais besoin de sérénité à la veille des examens. Les enseignants n'auraient jamais procédé au rattrapage des cours si le ministère avait maintenu sa décision initiale », a estimé le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba. Et une fois les cours rattrapés, les enseignants auront leurs salaires dans la totalité. Le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba-Ahmed, avait déclaré lors d'une conférence de presse organisée dernièrement à Alger, que chaque enseignant gréviste qui aura assuré les cours non dispensés en raison de la grève verra son salaire versé. Pour sa part, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a souligné que « le ministère n'a fait que rectifier le tir après avoir adressé des correspondances aux directeurs de l'éducation leur enjoignant de retenir les journées de grève pour le mois de mars, tout en demandant aux enseignants d'établir des programmes de rattrapage des cours au niveau de chaque établissement ». Meziane Meriane a estimé que par cette décision, le ministère veut temporiser en « attendant l'évolution de l'opération de rattrapage des cours ». Toutefois, il a fait savoir que le mal est déjà fait au niveau de certaines wilayas, notamment Oran et El Bayadh. C'est pourquoi, il demande à ce que les salaires des enseignants grévistes de ces régions soient versés pour ne pas perturber le déroulement du programme de rattrapage. De son côté, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a qualifié de « positive » la décision du ministère de renoncer aux ponctions. Dans un communiqué rendu public, hier, le syndicat indique que la tutelle a montré sa « bonne foi » aux enseignants mais aussi aux travailleurs du secteur. Dans le même sillage, l'Unpef appelle les enseignants à mener à terme l'opération de rattrapage des cours.